Pôle tertiaire de l'usine PSA de Poissy dans les Yvelines. - (Wikipedia)
14% pour l'Etat français, 14% pour le groupe chinois Dongfeng et 14% pour PSA. Désormais, le groupe français compte trois acteurs principaux.
Avec la validation ce mardi du protocole d'accord portant sur l'augmentation de capital de 3 milliards d'euros, la famille Peugeot redistribue les cartes de l'entreprise et perd son hégémonie. Actionnaire historique depuis la création de l'entreprise en 1810, elle voit son ancienne participation de 25,4% s'aligner sur celle de ses nouveaux collaborateurs.
Les membres du conseil ont approuvé l'entrée en fonction fin mars de Carlos Tavares comme président du directoire en remplacement de Philippe Varin. La question de la présidence du conseil de surveillance est quant à elle restée en suspend.
Redresser l'entreprise
Les pouvoirs publics français et Dongfeng prendront part au capital à hauteur de 800 millions d'euros chacun. A la base de cette ouverture de capital, l'effondrement du marché automobile européen. Le premier constructeur français a déjà essuyé une perte abyssale de 5 milliards d'euros en 2012.
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a défendu l'entrée de l'Etat au capital comme "une décision de patriotisme économique et industriel". "Une bonne nouvelle" également selon le président de l'UMP Jean-François Copé, "dès lors que l'entreprise est menacée", a t-il explicité.
"C'est la dernière chance"
Pour Pascal Pavillard, reponsable FO du site de production de Sochaux, cet accord est à la fois "inquiétant" mais "nécessaire". "C'est l'effet crise, certes... mais c'est surtout la dernière chance, explique t-il. Si on n'avait pas trouvé des capitaux rapidement, on aurait pu aller au dépôt de bilan. Donc même si c'est avec des Chinois qu'il faut s'allier, il faut faire ce pas là !"
Après l'échec de son alliance avec General Motors, sorti de son capital en décembre dernier après deux années de collaboration, PSA tente de rebondir en se tournant vers le deuxième constructeur chinois. Le tandem PSA-Dongfeng possède déjà trois usines en commun en Chine, avec en ligne de mire le marché chinois et l'Asie du Sud-Est.
Quant aux résultats annuels de 2013, qui seront publiés mercredi matin, ils sont encore attendus dans le rouge par les analystes.
Peugeot, une histoire de famille
Infographie : François Delencre/Cuej.
Maxime Le Nagard et Francois Delencre (avec AFP)