L'église catholique organise jusqu'au jeudi 9 février un colloque sur la pédophilie, à Rome. Quatre jours, durant lesquels le Pape souhaite demander pardon aux victimes. Un étape de plus qui intervient après deux ans de scandales.
Le loi du silence a été rompue dans l'Eglise catholique. Photo : CC Styeb
Durant le colloque organisé à Rome cette semaine, l'Eglise catholique entend s'excuser auprès des victimes des abus sexuels commis en son sein. Une rencontre qui fait écho au "pardon" officiel de Benoit XVI prononcé il y a deux ans. Retour sur une page de l'histoire de l'Eglise.
Pour la première fois dans l'Histoire, le vendredi 11 juin 2010, la voix de la repentance se fait clairement entendre. Le pape Benoit XVI prononce un pardon explicite pour les scandales de pédophilie au sein de l'Eglise devant 15 000 prêtres lors d'une messe, place Saint-Pierre, à Rome.
Un pardon, qui intervient dans un contexte tendu. Depuis le début de l'année 2010, plusieurs scandales d'abus sexuels ont éclaté aux Etats-Unis, au Brésil, en Irlande et en Allemagne, éclaboussant même l'entourage proche du Saint-Père.
En mars 2010, Benoit XVI envoie une lettre aux catholiques d'Irlande, pays qui compterait plusieurs dizaines de milliers de victimes. Il y fait part de sa compassion pour les victimes et se dit prêts à les rencontrer. "Avec cette lettre, il affirme de nouveau sa volonté de ne plus régler les affaires en interne ou par le silence mais d'affronter les questions directement avec les autorités judiciaires publiques", explique Luc Perrin, historien spécialiste du clergé catholique à l'époque contemporaine.
Dans le même temps, le Vatican durcit ses règles contre la pédophilie en accélérant les procédures et en allongeant la durée de prescription de 10 à 20 ans.
En avril 2010, c'est la Belgique qui est touchée par une autre affaire. L'évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, démissionne après avoir reconnu avoir "abusé d'un jeune" garçon. C'est la première fois qu'un prélat quitte de son propre chef la vie religieuse pour pédophilie. Jusqu'à présent, ceux qui démissionnaient le faisaient pour avoir couvert d'autres hommes d'église.
Le thème de la pédophilie continue à secouer l'Europe et le Saint-Siège jusqu'à aujourd'hui. Récemment encore, en décembre 2011, un rapport plonge les Pays-Bas dans un nouveau scandale. Il met en cause plusieurs centaines de religieux et affirme que "la problématique des abus sexuels était connue au sein des ordres et évêchés de l'église catholique néerlandaise". Le même mois, en France, un ancien membre de la communauté des Béatitudes a été condamné par le tribunal correctionnel de Rodez à cinq ans de prison pour agression sexuelle sur une quarantaine d'enfants.
Adèle Paquelier
Renaud Février