Avant la journée de mobilisation du 18 septembre, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu reçoit les principaux groupes politiques à Matignon. Les négociations avec les socialistes seront les plus scrutées.
Alors ministre des armées, Sebastien Lecornu, s'est rendu à l'école Polytechnique le 14 novembre 2022. ©Ecole polytechnique, CC BY-SA 2.0
Neuf jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu joue-t-il déjà son avenir ? Il reçoit, ce mercredi 17 septembre, les groupes politiques d’opposition pour plusieurs rounds de négociation qui s’annoncent tendus. Premiers à être reçus à 9h30, les socialistes étaient suivis dans la matinée par les dirigeants écologistes. Jordan Bardella et Marine Le Pen (RN) vont être reçus dans l’après-midi, avant Fabien Roussel (PCF) et Raphaël Glucksmann (Place publique), en début de soirée.
Durant ses premiers jours à Matignon, Sébastien Lecornu avait tenté de donner des gages à la gauche : retrait de la proposition de supprimer deux jours fériés, suppression des avantages à vie octroyés aux anciens Premiers ministres. Suffisant pour amadouer le PS et assurer sa survie ?
« Un round d’observation »
Les socialistes arrivent avec plusieurs demandes et lignes rouges : suspension de la réforme des retraites, engagement de ne pas recourir au 49-3, diminution de l’effort budgétaire, de 44 à 22 milliards. Le parti dirigé par Olivier Faure réclame aussi la création d’une taxe de 2 % sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, dite taxe Zucman. Cité par l’AFP, un responsable du parti s’attendait à « un round d’observation ». Les socialistes comptent capitaliser sur la mobilisation massive attendue ce 18 septembre pour peser sur la suite des négociations. À la sortie des négociations, à 11h30, Olivier Faure décrivait un Premier ministre « flou sur ses intentions ». Les leaders socialistes affirment être « restés sur [leur] faim », sans exclure de revenir négocier à Matignon, d'après nos confrères de BFM.
Côté Écologistes, on se fait peu d’illusions. Sur TF1, la secrétaire générale du parti Marine Tondelier avertissait : « Il est fort probable que nous censurerons », à moins d’obtenir de solides engagements sur l’écologie et la fiscalité des plus riches. Même son de cloche du côté du Parti communiste : le secrétaire national Fabien Roussel explique « ne pas avoir peur d’une nouvelle dissolution », à moins d’une politique de rupture.
À l’extrême-droite, Marine Le Pen et Jordan Bardella arriveront à Matignon avec leurs propositions d’économie sous le bras : réduction du coût de l’immigration ou encore de la contribution française au budget de l’Union européenne. Le parti explique qu’il censurera si le Premier ministre ne reprend pas ses propositions.
Augustin Brillatz
Édité par Lucie Porquet