Le dispositif de lutte contre la vie chère va être élargi dès ce mardi en Martinique alors que les prix des produits du quotidien se maintiennent à des niveaux bien plus élevés dans l’île que dans l’Hexagone.
Elles avaient retourné le département. Il y a un an, des émeutes de grande ampleur éclataient en Martinique sur fond de contestation contre les prix des produits du quotidien. Afin de calmer la colère populaire, un protocole de lutte contre la vie chère avait été signé le 16 octobre 2024.
Principal dispositif adopté grâce à ce texte : le « bouclier qualité-prix » (BQP), dont l’objectif est de modérer annuellement les variations des prix des produits de consommation courante sur l’île, et dont une version élargie vient d’être validée ce lundi 15 septembre pour l’année à venir. En moyenne, les produits alimentaires y sont 40 % plus chers que dans l’Hexagone selon l’Insee.
« C'est l'aboutissement de trois mois de négociations avec la grande distribution, avec les grossistes importateurs, pour obtenir un bouclier qualité-prix qui soit élargi », a salué le préfet de la Martinique, Etienne Desplanques, à l'issue de la signature de ce dispositif, comme le rapporte l’Agence France-Presse (AFP).
Etienne Desplanques sur X
Un écart de prix toujours en hausse par rapport à la métropole
Car si le protocole en place depuis un an a permis de stabiliser la moyenne de l’évolution des prix des produits du quotidien à un niveau proche de celui de la métropole, ceux-ci ont malgré tout connu une progression de 0,8 % sur un an dans le département, contre 1 % en France métropolitaine, indiquait l'institut fin août. Toujours de quoi, peser sur le portefeuille.
Mais derrière ces moyennes se cachent des différences notables selon les secteurs. Si l’évolution des prix des produits alimentaires reste par exemple plus élevée en ce mois de juillet 2025 en France métropolitaine (1,6 %) par rapport à la Martinique (0,8 %), les prix de l’énergie ont quant à eux diminué bien plus fortement dans l’Hexagone (-7,2 %) que sur l’île (-4,9 %).
De nouveaux produits désormais protégés par le bouclier
Produits alimentaires, infantiles, d'hygiène ou d'entretien, si jusqu'ici le BQP était limité à 134 articles répartis en quatre « sous-paniers », sa nouvelle version qui entre en vigueur dès ce mardi 16 septembre, comporte désormais 180 produits. Parmi eux notamment, 14 fournitures scolaires, catégorie jusqu'ici exclue du dispositif.
Ces nouveaux produits protégés, souvent essentiels et chers, ont été sélectionnés « par les associations de consommateurs, qui ont fait état de leurs besoins », s'est félicité Patrick Plantard, président de l'Observatoire des prix, des marges et des revenus des Antilles-Guyane, qui prend part chaque année à l'élaboration du BQP.
L’automobile pourrait également bientôt rejoindre cette liste alors que des négociations avec les acteurs du secteur seront lancées « d'ici quelques semaines », précise-t-il.
Esther Dabert