"AE911". Une inscription au sens encore mystérieux. Jeudi, une femme de 28 ans a vandalisé au marqueur noir "La Liberté guidant le peuple", le chef-d'oeuvre d'Eugène Delacroix installé au Louvre-Lens. Vendredi, dans un communiqué, la direction du Louvre indique cependant que l'inscription a été "intégralement retirée" et le tableau est désormais intact. "La Liberté guidant le peuple" fait partie des célèbres tableaux qui ont rejoint le nouveau musée, inauguré le 4 décembre.
"L’intégrité de l’oeuvre n’a en rien été atteinte, l’inscription étant superficielle et restée en surface du vernis sans atteindre la couche picturale", a expliqué la direction. L'intervention, effectuée par une restauratrice, n'a pas nécessité le décrochage du tableau et a duré moins de deux heures. Malgré la taille de la dégradation, "d'une trentaine de centimètres", la direction du musée s'était montré rassurante dans la matinée. Le tableau sera de nouveau présenté au public samedi, et la galerie du temps, principale salle du musée sera rouverte dès 10 heures.
L'auteur de la dégradation avait été "immédiatement appréhendée par un agent de surveillance et un visiteur", selon un communiqué du Musée du Louvre et du Louvre-Lens. Le procureur de Béthune (Pas-de-Calais) a annoncé vendredi matin que la femme responsable de la dégradation "était toujours en garde à vue" au commissariat de Lens. "Ce n'est pas le geste d'une personne équilibrée" ajoute le procureur, qui a demandé un examen par un psychiatre.
L'inscription AE911
Le mystère reste entier sur le sens de l'inscription "AE911". La justice n'a pas voulu commenter sa signification, notamment un lien hypothétique avec une polémique sur les attentats du 11 septembre. Sur internet, AE911 renvoie à une pétition en ligne dans laquelle "1768 architectes et ingénieurs diplômés authentifiés, en plus de 16421 citoyens concernés exigent du Congrès américain une enquête véritablement indépendante" sur les attentats.
"Est-ce qu’il s’agit d’une personne qui a agi sous l'emprise d’un délire quelconque ou est-ce qu’il s'agit d’une revendication quelconque ?", s’est interrogé le procureur de Béthune, Philippe Peyroux, à propos de cette femme de 28 ans, domiciliée dans le Pas-de-Calais. "Il convient, a-t-il souligné, de rechercher quelle peut être la signification pour elle de ce type d'inscription. J'attends les conclusions de l'expert du ministère de la culture.
Avant l'incident, le tableau était protégé par une barrière de mise à distance, soit le même dispositif que celui mis en place lorsqu'il était exposé au Louvre, à Paris.
Thibaud Métais (avec AFP)