Écrire une bande dessinée gastronomique, c'est le pari pris par les éditions Kéribus et Rouergue. Sébastien Demorand et Vincent Sorel ont philosophé autour du jambon, du saucisson et autres andouillettes pour réaliser leur Petit traité de philosophie charcutière.
Vincent Sorel : "J'étais un amateur de charcuterie, maintenant je suis légèrement connaisseur." (Crédit : Marion Michel)
Des assiettes de charcuterie à la main, une trentaine de personnes est réunie, ce mardi 14 février, dans une salle du Bistrot des copains à Strasbourg. Ils assistent au vernissage d'une exposition un peu spéciale. Le restaurant du quai Finkwiller présente une dizaine de planches de la bande dessinée de Sébastien Demorand, critique culinaire, et de Vincent Sorel, illustrateur : Petit traité de philosophie charcutière.
L'illustrateur est là, prêt à dédicacer sa BD. Ce projet loufoque est venu des éditions Keribus et Rouergue "qui avaient envie de faire quelque chose sur la charcuterie et avaient l'idée d'une BD philosophico-charcutière". Elles ont contacté Sébastien Demorand qui "est parti au quart de tour" puis Vincent Sorel qui, lui aussi, a immédiatement été séduit par ce projet de "doux dingues".
Sébastien Demorand et Vincent Sorel ont travaillé "sept à huit mois" pour écrire leur Petit traité de philosophie charcutière. "On se retrouvait autour d'une assiette de charcuterie et pendant qu'on mangeait, on parlait de tout ça." Les deux hommes ont uni leurs compétences. Sébastien Demorand a apporté sa connaissance de la charcuterie et de la gastronomie en général. Vincent Sorel était riche de ses expériences dans le monde de la BD et de l'illustration.
L'une des planches de Vincent Sorel et Sébastien Demorand exposées au Bistrot des copains. (Crédit : Marion Michel)
"Pied-de-nez au régime"
Assis autour de rondelles de saucisson ou de tranches de jambon est né le professeur Hépaule, spécialiste de la charcuterie. La bande dessinée retrace ses réflexions. Elle est divisée en séquences introduites par une question philosophique de type bac : "de quelle liberté la charcuterie témoigne-t-elle?", "peut-on vivre sans charcuterie?"
Mais la principale idée philosophique que veulent transmettre Sébastien Demorand et Vincent Sorel est celle du "plaisir, le plaisir simple de bien manger". Ils font ainsi "un pied-de-nez" aux promoteurs du régime à tout prix.
L'exposition qui se tient depuis ce mardi au Bistrot des copains a déjà tourné à Paris et Lyon. Elle est sponsorisée par la Fédération des industriels des charcutiers-traiteurs de France : "Nous soutenons toutes les actions qui tendent à promouvoir la charcuterie", explique son président Robert Volut.
Après Strasbourg, l'exposition ira à Nantes. L'Alsace était une étape incontournable pour Vincent Sorel et l'ensemble des personnes liées au Petit traité de philosophie charcutière.
Le Petit traité de philosophie charcutière fait partie d'un genre qui commence à monter en librairie : la bande dessinée gastronomique. Depuis 2009, Guillaume Long tient un blog de cuisine en dessin. En janvier dernier, il a publié sa bande dessinée tiré de son site : A boire et à manger. L'année précédente Christophe Blain publiait En cuisine avec Alain Passard où il plonge le lecteur dans les cuisines du chef de l'Arpège.
Le traité de Vincent Sorel et Sébastien Demorand est ponctué de recettes écrites en collaboration avec le chef parisien Yves Camdeborde.
Marion Michel
Exposition au Bistrot des copains, 12 quai de Finkwiller, 67 000 Strasbourg, du 14 février au 9 mars 2012.