Jean Leonetti, ministre français des Affaires européennes, est à Strasbourg, ce mardi 14 février, pour défendre le siège du Parlement européen dans la capitale alsacienne. Il évoque des solutions aux problèmes de desserte de Strasbourg.
Jean Leonetti dans les couloirs du Parlement européen (© Marion Garreau)
Le ministre profite de la réunion plénière du Parlement européen pour apporter du poids à la place de Strasbourg dans l'Europe. A l'occasion de sa venue, le ministre a reçu le rapport de l'Association européenne des jeunes entrepreneurs (AEJE), Le Siège dans tous ses états, qui contre les arguments des anti-Strasbourg selon lesquels les coûts de fonctionnement de l'institution sont trop lourds. Pierre Loeb, le président de l'AEJE souhaite "rétablir la vérité des chiffres" pour renforcer la légitimité de la capitale alsacienne en proposant 22 recommandations. "Enfin, avec ce rapport Loeb, on s'aperçoit que c'est faux de dire que le Parlement européen à Strasbourg coûte plus cher", a déclaré le ministre, insistant sur le fait que Strasbourg était "un symbole de la réconciliation franco-allemande".
Améliorer les dessertes
Le ministre a surtout insisté sur les problèmes rencontrés par bon nombre de députés pour se rendre à Strasbourg. "Comment se rendre à Strasbourg depuis Varsovie ? Comment s'y rendre, depuis l'ensemble des pays de l'est ?", se demande Jean Leonetti avant d'expliquer que des pistes sont à l'étude, avec notamment l'appui des aéroports allemands et le développement de petits aéroports dans la région. Par ailleurs, le ministre a également précisé que le ministère des Affaires européennes travaillait en ce moment sur le renforcement des lignes ferroviaires.
"Pour aller plus loin, on pourrait se demander pourquoi le Parlement européen ne siège pas uniquement à Strasbourg", conclut Jean Leonetti, qui voit dans cette proposition la solution définitive au problème des navettes entre Bruxelles et Strasbourg.
Le débat sur le siège du Parlement européen est récurrent. Si les eurodéputés siègent à Strasbourg, ils n'y travaillent qu'une semaine par mois. Le reste du temps, ils sont à Bruxelles ou à Luxembourg. Leurs aller-retours engendrent des coûts de fonctionnement et de coordination que dénoncent les opposants à Strasbourg.
Le dernier coup d'éclat des eurodéputés "anti-Strasbourg" remonte à mars 2011. Ils avaient fait voter la suppression d'une semaine de travail au siège du Parlement.
En 2006, la députée suédoise Cecila Malmström avait lancé une pétition sur Internet pour que le Parlement soit entièrement transféré à Bruxelles, fustigeant les 200 millions d'euros de fonctionnement et un lourd bilan carbone.
Strasbourg est, depuis les origines de la construction européenne, symbole de la reconcillation franco-allemande et donc de l'Europe. Dès 1952, la ville alsacienne devient le siège de la Communauté économique du charbon et de l'acier (CECA). En 1965, la CECA fusionne avec la Communauté économique européenne (CEE) et Euratom et Strasbourg conserve l'assemblée de la nouvelle entité. Strasbourg acceuille le siège du Parlement européen depuis 1992.
Simon Castel et Marion Garreau
Photo de une : © Geneviève Engel