Les frontaliers étrangers travaillant en Suisse continuent d'affluer. Si leur nombre a augmenté de 4,8% l'an dernier, la croissance est toutefois moins élevée que l'année précédente (+8,5%).
Au total, 264.000 frontaliers ont été recensés, dont 35,9% de femmes, précise l' Office fédéral de la Statistique (OFS) dans un communiqué publié lundi. Dans la région entourant le Lac Léman comme dans la Suisse du Nord-Ouest, un actif sur dix est un frontalier. Une proportion bien plus élevée au Tessin : la main d'oeuvre frontalière y représente un actif sur quatre.
La hausse globale du nombre de travailleurs frontaliers varie beaucoup selon les métiers. Comparées à la progression moyenne sur cinq ans de 26,6%, les hausses enregistrées dans les professions « de type administratif » (+68%), « élémentaires » (+56,1%) et parmi les gérants ou autres cadres de direction (+42,1%) sont nettement supérieures.
Métiers moins qualifiés
Globalement, la main-d'oeuvre frontalière travaille dans des domaines moins qualifiés que les autochtones. Par rapport au reste de la population, les frontaliers exercent plus souvent une profession élémentaire (17,6% contre 4,3%). Au quatrième trimestre 2012, la majorité des frontaliers (60,1%) ont par exemple travaillé dans le secteur des services, notamment dans des commerces, des garages ou dans le secteur de la santé ou celui des activités administratives. L'industrie en comptait 39,2% et l'agriculture seulement 0,7%. En cinq ans, l'OFS observe également une légère progression du nombre des frontaliers dans le tertiaire (de 56,2% à 60,1%) au détriment de l'industrie (de 43,0% à 39,2%).
Français majoritaires
La majorité des frontaliers provient de France (52,8%). Les ressortissants italiens représentent 23,1% de l'effectif, les Allemands 20,7% ; largement devant les Autrichiens (3%). Le nombre des frontaliers est passé de 208.000 en 2007 à 264.000 en 2012, soit une hausse de 26,6%.
La Suisse, dont le taux de chômage (3,4%) est très bas par rapport à ses voisins européens, attire de nombreux étrangers, qui viennent y chercher un emploi, et qui se logent dans l'un des pays voisins pour des raisons de coût.
Sonja Kättner-Neumann