La Sareb, une banque espagnole qui a récupéré des actifs toxiques, tente de les revendre en bradant des biens immobiliers.
Au centre ville de Madrid, les prix de ces appartements sont 3 à 4 fois inférieurs aux prix du marché. Capture d'écran du site Bankia Habitat.
Un appartement de 50m² en plein cœur de Madrid pour, en moyenne, 60.000 euros. L'offre peut paraître surprenante, dans un quartier où le prix au mètre carré avoisine les 4.500 euros. C'est pourtant ce que propose la société immobilière espagnole Bankia Habitat. Des logements neufs ou récents, des terrains ou encore des garages, à des prix défiant toute concurrence.
Derrière Bankia Habitat, c'est en réalité la Sareb, une « bad bank » récemment créée, qui vend ces biens immobiliers. Cette banque a récupéré tous les actifs toxiques des banques espagnoles nationalisées ces derniers mois, dont Bankia. Des actifs toxiques dont la valeur atteint 37.000 milliards d'euros.
13.000 logements à écouler
Bankia, à qui appartient la société immobilière Bankia Habitat, a cédé à la Sareb, en décembre 2012, des actifs relatifs à l'immobilier – logements, terrains, crédits pour les promoteurs - de plus de 22.000 millions d'euros.
La Sareb vient de mettre en vente 13.000 logements, proposés sur le site internet de Bankia Habitat. Sur ce site, les biens « toxiques » ne sont pas différenciés des autres. L'entreprise justifie cette « stratégie commerciale » : les acheteurs ne se préoccupent pas de savoir qui est réellement propriétaire du bien à vendre.
Julie Lardon