Du 4 au 6 février se tiennent les élections centrales à l’Université de Strasbourg. Sur le terrain, les listes étudiantes se battent pour obtenir des électeurs, alors que la participation atteignait péniblement les 15 % lors du dernier scrutin.
Les étudiants de l'Université de Strasbourg doivent voter du mardi 4 février au jeudi 6 février. Photo cuej.info / Yanis Drouin
Cette semaine, la file d’étudiants qui éclot chaque midi devant le restaurant universitaire se retrouve entourée de militants. Le bal du tractage reprend. Pendant trois jours, du 4 au 6 février, se tiennent les élections des représentants au conseil d’administration et conseil académique de l’Université de Strasbourg. Sur cette période, les différentes listes s’affrontent pour les six sièges dédiés au collège étudiant. Un combat pour les voix que chaque association et syndicat mène contre les autres listes mais surtout contre l’abstention, qui dépassait les 84 % lors du dernier scrutin, en 2023.
Malgré le froid de cette journée de février, Emma Deléglise, en licence de Sciences de la vie, distribue des tracts pour l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges). Malgré sa détermination, elle se heurte parfois à une indifférence pour l’élection. “À 8 heures, les gens nous disent souvent qu’ils sont en retard”, ironise-t-elle. Emmitouflée dans son pull orange vif floqué Afges, elle persiste tout de même à tracter. “C’est éprouvant, mais c’est le meilleur moyen de faire voter les gens, reconnaît-elle. Sinon, ils n’entendraient pas parler de nous, ni peut-être même des élections.”
Pour autant, elle est surprise de l’efficacité des campagnes de mailing, qui ont permis à de nombreux étudiants de connaître au moins l’existence des élections. Reste à les faire passer aux urnes. “Ce qui est efficace, c’est d’avoir une discussion avec les gens, constate Clément Kaiser, étudiant en informatique et militant à l’Alternative étudiante Strasbourg (AES). Si tu leur explique pourquoi voter, ce que ça change, ils vont le faire.”
Des tensions sur les terrains de tractage
Autour de la file du restaurant universitaire, les trois listes candidates s’évitent soigneusement. L’AES, de gauche, et l’Union nationale inter-universitaire (UNI), d’extrême-droite, entretiennent une rivalité politique. Les deux s’opposent aussi à l’Afges, qui se veut apolitique et défend son bilan en tant que fédération d’associations étudiantes. “Il y a des tensions, mais cela se limite à des taquineries”, rassure Clément Kaiser, de l’AES. Il pense notamment à la fois où un militant a mangé le tract d’une liste opposée. “C’est la guerre psychologique”, philosophe-t-il.
Enfin, au-delà de ces oppositions se positionne Solidaires Etudiant-e-s, qui appelle à l’abstention. Représenté avec l’AES sur une liste commune sur la mandature actuelle, le syndicat a renoncé à candidater à nouveau. “Nous nous sommes rendu compte que ces conseils sont des cadres de gestion dans lesquels on n’a pas de pouvoir, déplore Quentin Reynaud, en master de sciences historique et syndiqué solidaire. Leur fonctionnement ne permet pas de vrais changements”. Las, il voudrait que les listes candidates aient l’honnêteté d’admettre qu’elles ne pourront pas faire appliquer leurs promesses de campagne dans ces conditions. Les étudiants qui souhaitent tout de même voter ont jusqu’à jeudi 6 février à 16h, sur https://unistra.legavote.fr/.
Vidéo réalisée par Tristan Vanuxem.
Article par : YANIS DROUIN
Vidéo réalisé par : TRISTAN VANUXEM
Édité par : ELSA RANCEL