Abdoulaye Wade s'est entretenu ce lundi avec l'ambassadeur américain à Dakar qui avait pourtant critiqué il y a une semaine la candidature du Président sortant. Aujourd'hui un terrain d'entente semble trouvé.
Drapeau sénégalais. Crédit photo : Flickr.
Abdoulaye Wade aurait-il obtenu le soutien des Etats-Unis ? Le Président sénégalais a reçu lundi l'ambassadeur américain à Dakar, Lewis Lukens. Selon un communiqué de la présidence, il était question de faire le point "sur la position des Etats-Unis au sujet de la politique sénégalaise". Une rencontre "productive", a conclu l'ambassadeur américain interrogé par la télévision publique RTS à la sortie de son audience.
Pourtant, il y a quelques jours, Lewis Lukens avait déclaré dans une interview accordée à l'Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne du Sénégal, qu'il était "regrettable que le président Wade ait choisi de compromettre les élections, de mettre en péril la sécurité du pays par son insistance à briguer un troisième mandat". Les mêmes critiques avaient été émises par la porte-parole du département d'Etat américain, Victoria Nuland et le sous secrétaire d'État américain chargé des Affaires africaines, William Fitzgerald.
Un grand mouvement de contestation se prépare
Le fait que les partis d'opposition puissent participer à la campagne aujourd'hui a motivé le changement de position américain. Au début de la campagne présidentielle, des candidatures avaient été invalidées par le Conseil constitutionnel, notamment celle du célèbre chanteur sénégalais Youssou N'Dour en janvier. Les partis d'opposition réunis un en mouvement, le M23, s'étaient alors mis d'accord pour contester la candidature d'Abdoulaye Wade.
Mais aujourd'hui chacun d'entre eux mène librement sa propre campagne. L'ambassadeur américain a ainsi déclaré "que son pays souhaite simplement que le processus électoral se déroule de manière pacifique, transparente et démocratique et que les Etats-Unis travailleront avec le président élu dans ces conditions par le peuple sénégalais". Il n'a jamais été question de demander au président Wade de partir, expliquent les autorités américaines.
Une position que ne partage pas le mouvement citoyen des jeunes sénégalais, "Y'en a marre". Le collectif organise ce mardi soir un sit-in permanent sur la place de l'Obélisque dont il entend faire de cette place le symbole de la résistance, l'épicentre de la lutte anti-Wade à l'image de ce qu'a été la place Tahrir lors des soulèvements en Egypte. L'occupation de cette place baptisée "Fanaan" (veillée) a pour objectif de pousser le président Wade à ne pas concourir le 26 février prochain, date de l'élection présidentielle. Pendant ce temps, la campagne se poursuit dans tout le pays.
Leyla Doup Kaïgama avec AFP