Le festival des Bibliothèques Idéales débutera demain, à Strasbourg. Le Comorien de 27 ans présentera son premier roman "Anguille sous roche". Faute de visa, la rencontre a tardé à se concrétiser.
Le Comorien Ali Zamir arrivera dimanche à Strasbourg, pour les Bibliothèques idéales. La rencontre a bien failli être annulée, faute de visa. Une situation commune pour les habitants des Comores. Photo: Tripode
Sélectionné par plusieurs prix (prix de Littérature Francophone Sengho, prix du Roman Fnac, prix du Livre sur la place à Nancy et prix Hors Concours) pour son premier roman sorti le 1er septembre, Ali Zamir participera à son premier festival en Europe, dimanche. Invité par les Bibliothèques Idéales, l'écrivain a pourtant failli être empêché de se rendre en France.
En mars 2016, l'écrivain comorien, soutenu par sa maison d'édition Le Tripode, commence les démarches pour se rendre à plusieurs festivals et rencontres littéraires en France. Une demande de visa est faite. Mais pour l'obtenir, l'accord de tous les territoires traversés durant le voyage jusqu'à Paris est nécessaire.
Escale à la Réunion
Le 16 août, Ali Zamir apprend que La Réunion, escale indispensable pour la capitale française, refuse son passage sur l'île. Aucun argument n'est avancé, ce qui pousse la Maison d'édition à lancer une pétition contre cette décision. "Quarante-huit heures plus tard, tout était réglé, explique Lucie Eple, assistante d'édition chez Le Tripode. On nous a précisé que nous avions mal lu le document..." continue la jeune femme, qui préfère se réjouir de l'obtention du visa plutôt que de s'attarder sur les difficultés récurrentes pour les Comoriens d'obtenir le document.
Preuve que l'auteur était attendu, la rédaction du magazine littéraire ActuaLitté s'est réjouie dans un Tweet de la nouvelle.
Le visa de l'écrivain comorien Ali Zamir finalement délivré : “Un soulagement” https://t.co/2jT5VHGUmI pic.twitter.com/egUrV0i46V
— ActuaLitté (@ActuaLitte) 17 août 2016
Une phrase, 320 pages
Tombé dans la littérature après la lecture de "Bonjour Tristesse" de Françoise Sagan, Ali Zamir commence à écrire à l'âge de 22 ans lors d'un voyage en Egypte. Après plus de deux ans de travail, il envoie son manuscrit au Tripode. L'éditeur est impressionné par le texte et répond immédiatement à l'écrivain en y ajoutant un contrat. Il faudra ensuite attendre un an et demi et cette rentrée littéraire pour qu'"Anguille sous roche", soit publié. Encensé par la critique (Télérama, Marianne, Technikart) le roman narre l'histoire d'une jeune fille comorienne qui se noie lors de sa traversée d'Anjouan, île des Comores, à Mayotte. En une phrase qui s'étire sur 320 pages, Ali Zamir nous livre son dernier souffle, synonyme du récit de sa vie.
La rencontre avec Ali Zamir se déroulera dimanche à 18h30 à la Grande salle de l'Aubette, 31 place Kleber.
Maxime Maréchal