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Valeria Kassamara est l’une des grandes figures « indépendantes » pointées du doigt par l’opposition. Proche du maire de Moscou – lui-même sympathisant de Vladimir Poutine -, elle a bénéficié de ressources administratives et financières du pouvoir. Son portrait placardé partout dans la ville s’est vu apposé un autocollant “Attention, voici un candidat de Russie Unie”. Elle a finalement été battue par Magomet Yandiev du parti “Russie juste”, toléré par le Kremlin et soutenu par les adeptes du « vote intelligent », et a imputé sa défaite à la diaspora musulmane.  Paul Gogo, journaliste freelance basé à Moscou, est revenu sur la réaction des partisans d'Alexeï Navalny face à l'événement. Evgeny Feldman, un photographe russe proche du blogueur, s'est moqué de Kassamara en surnommant l'opposant "Al-Navalny". 

Paradoxalement, les partis gagnants ne se positionnent pas toujours en ennemis politiques du Kremlin. Sur le plan national, les communistes se montrent plutôt loyaux, et restent plus intégrés dans le système poutinien que le parti de Navalny. Mais sur le plan régional, la défaite subie par le Kremlin à l’issue de ces élections à Moscou est lourde. Eclipser les opposants les plus virulents n'aura pas éteint l'incendie, voire l'aura attisé. 

Les candidats pro-Kremlin ont-ils caché leur étiquette ? 

L’impact de ces élections pourtant locales apparaît d’ordre national. Elles constituent un test décisif pour capter la côte de Vladimir Poutine, après les récentes défections liées notamment à la récente hausse de l’âge de départ à la retraite. En réaction à cette baisse de popularité, le parti “Russie unie” n’aurait pas systématiquement envoyé ses propres candidats sous la marque du parti, mais en tant que candidats labellisés “indépendants”. Pour "Prof Preobrajenskii”, un compte russe antisystème retweeté par Navalny, “Russie Unie a supprimé les candidats indésirables, caché le nom du parti dans les bulletins de vote, utilisé les ressources administratives et falsifié les résultats. Et a quand même perdu.”  

Après les manifestations prodémocratie sévèrement réprimées cet été, le scrutin était suivi de près. Dans la capitale, la formation pro-Poutine s'est vue retirer de nombreux sièges à l’assemblée de la ville, à l’issue des élections qui se tenaient hier. Soutenus par le régime, les candidats du parti au pouvoir ne détiennent désormais que 25 sièges contre 38 jusqu’ici. Alors que des désaccords assumés à la politique du Kremlin se propagent chez les Moscovites, les résultats du suffrage tourmentent encore les autorités.  

Une stratégie fomentée par le leader de l’opposition  

Le tumulte autour de ces élections locales était de plus en plus bruyant ces dernières semaines. 2 700 manifestants qui s’opposaient au rejet de 57 candidatures, dont celles d’opposants sérieux, avaient été arrêtés à Moscou cet été. Parmi les candidats évincés, Alexeï Navalny s’affiche depuis des années comme l’un des principaux leaders anti-Poutine. A la tête du parti “Russie du futur”, l’avocat et blogueur n’avait pas renoncé pour autant à peser sur les résultats des urnes. Il a lancé une stratégie, celle du “vote intelligent”. Plutôt que de boycotter, les citoyens ont été appelés à faire élire tout candidat le mieux placé pour battre le représentant du Kremlin.  

Et le pari semble avoir porté ses fruits : les communistes sortent en grands gagnants du scrutin dans la capitale, avec 13 sièges remportés contre 5 jusqu’alors. L’un des échecs les plus retentissants du pouvoir s'avère être la non-réélection du chef de la branche moscovite de “Russie Unie”, ’Andreï Metelsky. Ce dernier a été moqué par Alexeï Navalny sur Twitter :
“Le chef de la branche moscovite de Russie unie a reconnu sa défaite aux élections à la Douma de Moscou. Andrei Metelsky estime que l'enquête du chef de l'opposition, Alexey Navalny, a pu affecter les résultats du vote - Interfax.” # vote intelligent 
- "A pu“. Ahahaha, 

peut-on lire. 

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Hugo Bossard

Un vent de nouveauté souffle sur la Foire européenne de Strasbourg, pour sa 87e édition. Il sera toujours possible pour les visiteurs de penser leur projet habitat, d’y faire du shopping chez les artisans du monde ou de se restaurer au Jardin des délices. Mais cette année, la foire a quitté son lieu d’exposition habituel du Wacken, à Strasbourg, pour s’installer sur la plateforme Kieffer, à proximité de la place de Bordeaux. Inaugurée vendredi 6 septembre par Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, elle a accueilli, dans son sillage, une centaine d'élus.

Tous étaient pressés de faire leur rentrée, avec comme horizon les Municipales 2020. Une campagne à venir dont il a assurément été question lorsque le ministre s’est entretenu successivement avec Roland Ries, maire socialiste de Strasbourg, et Alain Fontanel, son premier adjoint. Les quatre députés La République en Marche du Bas-Rhin ont aussi eu le droit à une entrevue avec Bruno Le Maire. La Foire européenne se poursuivra jusqu’au lundi 16 septembre avec, notamment, un espace dédié à la Mongolie, pays invité d’honneur. 23 autres payes sont représentés au fil des stands. Tour d’horizon en chiffres de cette nouvelle édition de la Foire européenne.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT était reçu lundi à l'Elysée. La centrale syndicale entend peser dans la nouvelle période de concertation ouverte par le gouvernement. 

Hier, les Russes étaient appelés aux urnes à l'occasion d'élections locales dans tout le pays. A Moscou, le parti au pouvoir a perdu environ un tiers de ses sièges, au profit notamment des communistes. 

Seulement 17,2 % des Moscovites ont voté aux élections locales, véritable test pour Vladimir Poutine./ Photo CC BY DonSimon.

Elections à Moscou : déboire pour le parti de Vladimir Poutine

09 septembre 2019

Elections à Moscou : déboire pour le parti de Vladimir Poutine

Les Russes étaient appelés aux urnes à l'occasion d'élections locales. A Moscou, le parti au pouvoir a perdu environ un tiers de ses sièges.

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