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Une « gouvernance algorithmique » qui nuit à l’information

Surtout, la question de la désinformation sur les réseaux ne se limite pas qu'à la diffusion de montages vidéo par des « trolls ». Francesca Musiani, sociologue au CNRS, rappelle dans une conférence de presse organisée par l'organisme de recherche que Twitter met en place des algorithmes qui nous « gouvernent ». En classant et filtrant des informations, ils peuvent inonder notre fil de nouvelles approximatives, voire fausses, mais qui ont fait le « buzz ». Des systèmes de viralité et de recommandation qui alimentent des formes de désinformation.

Certes, si ces algorithmes sont exploités pour diffuser des fausses annonces, « les acteurs du net peuvent se servir des mêmes armes pour combattre cette tendance, explique la sociologue. Mais encore faut-il qu’ils soient assez neutres pour le faire. »

De fait, la valorisation des contenus « choc » est directement liée à l’architecture technique de l’entreprise et à ses intérêts économiques. « Cela interroge sa légitimité à nettoyer les contenus. »

Au troisième trimestre 2019, Twitter comptait 145 millions d'utilisateurs quotidiens monétisables, c'est-à-dire qui ont été exposés à une publicité sur une journée donnée. © Gage Skidmore / Flickr

Les top tweet apparaissent de manière continue à l'utilisateur en fonction de la localisation et des personnes suivies.

[Mise à jour à 16h30] Dans un communiqué, le syndicat d’enseignants SUD Education Alsace a dénoncé « la répression et les arrestations » des trois manifestants devant le lycée Marie-Curie. Les deux lycéens, mineurs, ont été placés en garde à vue pour « vol de barrières sur un chantier voisin » - barrières qui ont servi au blocus. Le surveillant, majeur, a lui été placé en garde à vue pour « dissimulation de son visage et rébellion envers des personnes dépositaires de l'autorité publique ». Un rassemblement est prévu en fin de journée devant le commissariat de Strasbourg pour « exiger leur libération ».

Nicolas Arzur

C’est une action coup de poing qui s’est déroulée dès 6h45 au lycée Marie Curie, dans le quartier de l’Esplanade, à Strasbourg. 200 lycéens ont bloqués toutes les entrées du lycée avec des barrières et des poubelles, sous les yeux de leurs professeurs et de “Gilets jaunes”.

Ils souhaitent dénoncer les “E3C”, les nouvelles épreuves communes de contrôle continu du baccalauréat. La police a procédé à trois interpellations : un surveillant et deux lycéens.

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