Vous êtes ici

Mathilde a reçu sa première dose de vaccin contre le Covid-19, mardi 7 septembre. © Séverine Floch

Il a attrapé le Covid-19 il y a six mois. Ce mardi 7 septembre 2021, Nils fait partie de la poignée d’étudiants qui est venue se faire vacciner dans le hall de l’institut Le Bel. L’étudiant de quatrième année en génie mécanique n’a donc qu’une seule dose à recevoir, puisqu’il a déjà développé des anticorps depuis. Mais il aura toujours la possibilité de revenir plus tard si besoin. S’il peut désormais bénéficier du passe sanitaire en France, un prochain voyage en Suède pourrait lui imposer une deuxième dose. 

Lors de la première après-midi d’injection, lundi 6 septembre, cinq étudiants seulement se sont fait vacciner. Le lendemain, à 13h30, six avaient franchi le pas. L’Agence Régionale de Santé (ARS) a mis en place un centre éphémère de vaccination du lundi 6 septembre au vendredi 17 septembre. Une vaccination possible rapidement, sans rendez-vous, entre 10h et 18h. Depuis la rentrée, Nathan Heintz, médiateur lutte anti-Covid, et Chloé Delatte, coordinatrice des médiateurs, arpentent le campus pour sensibiliser les non-vaccinés. « Ceux qui ne le sont pas viennent sans difficulté », assure Chloé Delatte. Mais ils se font de moins en moins nombreux : le 6 septembre, 74,2% de la population du Bas-Rhin avait reçu au minimum une dose de vaccin, d’après l’ARS. Un chiffre légèrement plus élevé que la moyenne nationale, selon le site covidtracker. 

Avant la vaccination, le test d’anticorps

Guillaume, lui, est infirmier libéral. Il teste les étudiants : « La plupart viennent juste pour un test antigénique, pour aller au bar ou au resto. Et quelques-uns viennent se tester avant de se faire vacciner. » Pour ceux-là, c’est le test rapide d’orientation diagnostique (Trod) qui est de vigueur. Il permet de connaître le taux d’anticorps des personnes testées.

Certains peuvent avoir déjà attrapé le Covid-19, mais d’autres, en provenance d’Asie ou d’Europe de l’Est, peuvent avoir déjà reçu une dose des vaccins non reconnus en France, comme le russe Sputnik V ou le chinois Sinovac. « Ce matin j’ai testé une jeune Chinoise qui avait reçu deux doses de Sinovac dans son pays, avec une attestation du gouvernement, mais ses anticorps étaient très faibles, confie Guillaume. C’est comme si on lui avait injecté de l’eau. Je pensais quand même que ce vaccin allait susciter plus de réponse. »

Des motivations diverses et variées 

Parmi les vaccinés ce jour-là, certains n'ont simplement pas eu le choix. Ghislène, étudiante à l’Institut de formations en soins infirmiers (Ifsi), est venue recevoir sa première dose ce mardi. Plus tôt dans la journée, elle n’a pas pu entrer dans son établissement, faute d’un test négatif ou d’un vaccin. Et en tant que future professionnelle de santé, le vaccin sera forcément obligatoire. 

Pour Mathilde, étudiante en master 1 de sociologie, c’est à la fois une histoire de contexte et le fruit d’une longue réflexion. Jusque là, elle n’en a pas ressenti le besoin : « Cet été, j’étais toujours avec les quatre mêmes personnes. Mais là, le fait de revenir à la fac, avec des amphis remplis, c’est plus risqué. » Elle ne cache pas son scepticisme par rapport aux vaccins : « Il y a tellement d’infos de tous les côtés, on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est faux. On m’a dit par exemple qu’on injectait de l’ADN aux gens, moi je ne crois pas que ça se passe comme ça. Je me suis un peu renseigné, et je crois que le bénéfice est plus élevé que le risque d’effets secondaires. » Aude Rochoux, directrice du service de santé universitaire, a bon espoir que ce centre éphémère « décide les indécis »

Géraud Bouvrot et Séverine Floch

 

C’est demain que le procès des attentats du 13-Novembre s'ouvre à Paris. Pour cette audience, une salle spéciale a été aménagée sur l'Île de la Cité, à Paris, pour pouvoir accueillir toutes les parties civiles, les avocats et les journalistes pendant huit mois et demi. Retour en chiffres sur un procès hors-norme.

Le procès du 13-Novembre en cinq chiffres

07 septembre 2021

Le procès du 13-Novembre en cinq chiffres

Les coulisses d'un dispositif judiciaire hors-norme, le plus grand jamais organisé en France, qui débute ce mercredi.

 

  • 20. C'est le nombre d'accusé qui vont être jugés devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Le kamikaze Salah Abdeslam comparaîtra devant la barre. À ses côtés, dix autres personnes seront dans le box des accusés et trois autres hommes comparaîtront libres. Six ne seront pas présents au procès : cinq sont probablement décédés et le dernier est en détention en Turquie. 

 

  • 1 765. C’est le nombre de personnes, issues d’une vingtaine de nationalités, qui se sont constituées partie civile. Le chiffre pourrait encore augmenter pendant les prochains mois. Pour la première fois, ces victimes, blessés ou encore proches des victimes disparues pourront suivre le procès à distance grâce à une webradio.

 

  • 330. C’est le nombre d’avocats qui vont représenter les parties civiles. Ils sont une trentaine pour défendre les accusés, dont la jeune avocate Olivia Ronen qui prendra la défense de Salah Abdeslam. Pour la première fois, trois avocats généraux, un poste spécifique aux procès devant la cour d’assises, porteront l’accusation. Ces trois camarades de promotion seront sous protection policière pendant tout le procès. Ils pourront également être soutenus psychologiquement. Magistrats du Parquet national antiterroriste, ils sont spécialisés dans les affaires de djihadistes.

 

  • 750. C’est la superficie, en mètre carré, de la salle d’audience qui accueillera le procès. Située dans le vieux palais de justice sur l'Île de la Cité, au cœur de Paris, et construite pour l'événement, cette salle équipée d’écrans tous les dix mètres, peut accueillir jusqu’à 550 personnes. En plus de la webradio réservée aux personnes concernées par le procès, dix salles vont être mises à disposition des parties civiles, journalistes et avocats. Chaque salle pourra accueillir jusqu’à 2 000 personnes.

 

  • 141. C’est le nombre de médias accrédités au procès, dont 58 médias étrangers. Certains médias français ont demandé jusqu’à une centaine d’accréditations. Des chaînes de télé du Japon vont venir spécialement pour couvrir l’événement, une première. Seule une vingtaine de journalistes auront accès au procès dans la grande salle. Les autres suivront le procès depuis l'une des dix salles prévues pour l'occasion.
    Les journalistes pourront eux aussi bénéficier d’un suivi psychologique prévu par l’association de la presse judiciaire et une ligne téléphonique leur sera ouverte 24h/24. Pour faciliter le travail des médias, les parties civiles qui acceptent de se faire interviewer porteront un cordon vert, ceux qui ne le souhaitent pas en porteront un rouge. Les médias britanniques ou espagnols, comme The Guardian et Nius ont déjà commencé à parler de procès jugé hors-norme.

​​​​​Camille Bluteau

Pages