• Qui est Mustapha Laabid ?
Originaire de Rennes, Mustapha Laabid s'investit dès 2005 dans le domaine associatif. Il finit par devenir président de l'association « Intermède », destinée à soutenir l'insertion professionnelle des jeunes. En 2017, le militant socialiste est investi par LREM pour les élections législatives. Il devient député de la première circonscription d'Ille-et-Vilaine.
• Quels faits lui reproche-t-on ?
Quatre mois après son début de mandat, le parquet de Rennes ouvre une enquête pour « abus de confiance » à la suite d'une dénonciation auprès de la plateforme Tracfin. Le parlementaire est condamné en 2019 par le tribunal correctionnel de Rennes pour avoir détourné des fonds de l’association à des fins personnelles. Vacances en famille au Maroc, fast-food, chambre d’hotêls, achats dans des grandes surfaces… La liste est longue, avec près de 22 000 euros dépensés.
Rejugé en appel en 2020, sa peine est alourdie : il écope de huit mois de prison avec sursis et trois ans d'inégibilité. Mustapha Laabid dépose un pourvoi auprès de la Cour de Cassation pour contester sa peine. En novembre 2020, il avait indiqué, dans un entretien au quotidien Le Télégramme, vouloir « finir [son] mandat par la porte ou la fenêtre ». La juridiction rejette sa demande le 16 juin 2021 : sa condamnation devient définitive.
• Pourquoi a-t-il choisi de démissionner ?
Le Conseil constitutionnel allait officiellement le déchoir de ses fonctions, après avoir été saisi par le Garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti. Le Conseil constitutionnel est en effet la seule institution pouvant interrompre un mandat parlementaire. Un député condamné à une peine d'inégibilité peut donc continuer à siéger tant que la juridiction n'a pas officllement mis fin à ses fonctions. En démissionnant, Mustapha Laabid a choisi de devancer la décision attendue.
• Quelle réaction dans le camp LREM ?
Du côté des Marcheurs, le silence domine. Si l'annonce de la démission a été relayée sur les réseaux sociaux, aucun responsable politique LREM ne s'est encore exprimé publiquement sur le sujet. Un député en moins pour la République en Marche, qui voit sa majorité fragilisée par une vague de départs depuis 2017. De 308 députés en 2017, le parti est passé à 265 sièges à l’Assemblée nationale.
Leïna Magne
Accusé de menaces de mort et de dégradation de biens envers sa famille, un homme de 21 ans est condamné par le tribunal de Strasbourg à 4 mois de prison ferme.
À l’occasion du Congrès mondial de la nature de l'UICN, le directeur du Conservatoire des sites naturels alsaciens, Marc Brignon, souligne l’importance des zones humides et la protection des sites naturels pour la biodiversité locale.
« C'est fini... » C'est par un post Facebook que Mustapha Laabid a annoncé lundi 6 septembre 2021 renoncer à son mandat électoral. Condamné pour « abus de confiance », l’ancien élu, âgé de 52 ans, devait être déchu de ses fonctions. Moins de dix députés ont fait l’objet de cette mesure sous la Ve République.
De l’éléphant d’Afrique à la grenouille des champs, la disparition de la biodiversité est une affaire mondiale. Le Congrès international pour la nature se tient à Marseille jusqu’au 11 septembre. C’est l’occasion pour les dirigeants, ONG et autres associations de se fixer des priorités vis-à-vis de la biodiversité pour les prochaines années. Mais quelle est la situation en Alsace ? Marc Brignon, directeur du Conservatoire des sites naturels alsaciens, souligne notamment l’importance des zones humides dans la région.
• L’Alsace est-elle une région dont la biodiversité est particulièrement menacée en France ?
Oui. Nous sommes dans une région à forte densité de population et avec une activité économique soutenue, donc une artificialisation importante de nos sols. Les zones humides sont les milieux les plus dégradés. Celles-ci disparaissent brutalement à cause du drainage, de l’assèchement des sols et cela va même parfois jusqu'à l'artificialisation complète. Ceci principalement dans les forêts rhénanes, les forêts alluviales le long du Rhin et les rides, qui sont des prairies humides que l’on retrouve par exemple autour de Sélestat.
• Quelles espèces sont menacées ?
Il y a tout un cortège d’espèces liées aux zones humides. Je pense notamment à la grenouille des champs, une grenouille particulièrement rare au niveau européen, ou encore le butor étoilé et tout une série d'oiseaux qui vivent dans les marais ou les roselières (là où poussent les roseaux, NDLR).
• Et comment luttez vous pour le maintien de cette biodiversité ?
La vocation de notre conservatoire est de protéger la biodiversité par la maîtrise foncière. On se porte acquéreur ou locataire, ce qui permet une gestion pérenne pour reconquérir des espaces de biodiversité. 75 % des espèces menacées en Alsace se trouvent sur nos sites, notre intervention permet donc de les préserver. Et parfois, des oiseaux reviennent. On se retrouve aussi à gérer des terrains assez pauvres en biodiversité, comme un champ de maïs, où la nature reprend ses droits facilement et rapidement dès lors que les espaces sont protégés.
• Quels autres sites souhaiteriez-vous protéger ?
On est en train de réfléchir à la préservation des forêts car elles souffrent du dérèglement climatique. On est gestionnaire de quatre réserves dont trois d’entre elles ne sont pratiquement que des forêts. Lorsqu’on les gère à notre manière, c’est-à-dire par une non-intervention, elles résistent mieux aux évolutions du climat. La nature a des ressources qui lui permettent de mieux encaisser les évolutions climatiques rapides. L’objectif est d’en faire un laboratoire pour voir comment ces forêts évoluent par rapport aux autres et, le cas échéant, en tirer des enseignements.
Laura Remoué et Nils Sabin
« La première médecine, c’est dans l’assiette ! » André Domenech, apiculteur amateur alsacien, participe pour la cinquième année consécutive à la foire européenne de Strasbourg. Pour cette 89e édition, les organisateurs veulent mettre à l’honneur les circuits courts et la production locale. Miel, lait, fruits, vins, légumes, confitures... Du côté de l’espace agricole, « tout est 100 % Alsace », se félicitent les représentants de la chambre d’agriculture qui gèrent ce coin d’exposition. Pourtant, sur les 330 exposants attendus, seuls 40 proposent des aliments produits dans la région.
À quelques pas des 2000 m² réservés à l’agriculture locale, jambons italiens, saucissons espagnols et sirops canadiens ont la part belle. Certains visiteurs s’en réjouissent, comme Gilbert Argenton, retraité, qui vient chercher des produits étrangers « qu’on ne trouve nulle part ailleurs ». Pour d’autres, les exposants régionaux « ne sont pas assez mis en avant », à l’instar de Jeannoda, sachet de mirabelles alsaciennes à la main. Un sentiment partagé par quelques producteurs. Quand on lui demande si le salon lui donne de la visibilité, Patrick Loewert, artisan confiturier, esquive : « C’est mieux que de ne pas venir. »
Promouvoir une démarche locale
Si des badauds déambulent dans les allées des producteurs régionaux un peu par hasard, d’autres sont déjà convaincus. « Acheter près de chez soi, c’est le plus important, c’est même fondamental », affirme Julienne, qui attend son tour au stand des prunes. « L’idée, c’est d’encourager les producteurs, tout en mangeant des produits dont on connaît l’origine », explique la jeune femme.
Les petits exposants espèrent malgré tout se faire connaître et gagner de fidèles clients parmi les 100 000 visiteurs attendus cette année. « Le salon nous permet de découvrir nos agriculteurs, explique Amandine, en visite avec son amie Floriana. Je n’aurai jamais pu savoir que ce miel [produit par André Domenech, NDLR], était fabriqué à seulement quelques kilomètres de chez moi, à Rosheim ! » s’étonne-t-elle.
L’apiculteur en est persuadé, « les clients viennent et reviennent à la foire grâce à l’espace agricole », qui promeut l’agriculture alsacienne. « Les gens y passent pratiquement tous, déambulent, viennent voir les animaux… » abonde Laurence Loeffer, du stand Bienvenue à la ferme Grand-Est, une association qui rassemble près de 200 agriculteurs de la région. Et cette année est « plutôt prometteuse » selon la vendeuse, qui a écoulé tous ses fruits ce matin.
Éléonore Disdero et Sarah Dupont