Entre écologie et effet de style
Affichés aux murs du magasin, des discours écologiques qui justifient l'achat de seconde main. La volonté d'avoir un plus faible impact sur l'environnement a contribué à l'attrait pour les friperies ces dernières années, mais pas que. Elle est aussi « revenue au goût du jour », confirme Estelle. Une question de mode, dont elle connaît, selon les décennies, les pièces les plus marquantes. « Les salopettes sont toujours appréciées et les chemises à fleurs marchent aussi bien sur les filles que les garçons. »
Entre les motifs du Léopard, c'est tout le petit monde de la mode de seconde main qui se côtoie. Estelle vient de voir arriver des vendeuses d'autres boutiques. Inès farfouille parmi les écharpes, essaie un trench. Dans sa poche, elle a les clés de la Maison Claude, qu'elle tient avec son compagnon et dont elle ouvre les grilles pour inviter à découvrir son univers, entre robe à fleurs, vaisselle en céramique et jeans.
L'authenticité dans le détail
Ce qu'Inès aime, « ce sont les pièces uniques, comme les pulls tricotés par la ménagère. L'unique se lie à l'artisanat. » Alors qu'on trouve au Léopard des vêtements pour une dizaine d'euros, les prix de la Maison Claude reflètent la recherche de vintage haut de gamme et le temps passé à dénicher des perles rares. Elle qui a d'abord fait des études de théâtre conçoit son travail très proche de la recherche du « costume idéal. »
Estelle, vendeuse dans la boutique, sort des rayons de la friperie Le Léopard une veste bomber rouge, qui nous replonge dans des clips années 1980. Ici, les vêtements vendus viennent en majorité des bennes relais, celles qui débordent sur les parkings de supermarchés, de tissus trop longtemps restés au placard.
Une ressource quasi inépuisable. En 2019, le Relais Est estimait le volume collecté par jour à 6700 tonnes . Alors que les ventes de vêtements neufs ont chutées de 13 % par rapport à 2019, et même si ce recul de la fast fashion se poursuivrait, « on a encore affaire à une quantité astronomique de vêtements collectés par jour » remarque Estelle.
Depuis 1990, plus de 130 numéros du News d'Ill, le magazine des étudiants de deuxième année du Cuej, sont parus dans les kiosques. Nous replongeons dans ses archives pour répondre à la question : mais que sont devenus celles et ceux qui y ont participé ?
Aujourd'hui, nous partons à la recherche de Massoud Rostaqi. En 2001, il vivait déjà à Strasbourg depuis seize ans, loin de son Afghanistan natal. Ernest Bunguri l'avait interviewé au mois de novembre, après de la venue du commandant Massoud à Strasbourg.
2001, c’est justement le début de l’intervention américaine dans son pays, intervention qui s’est terminée 20 ans plus tard, lors de cet été 2021.
Géraud Bouvrot