En une douzaine d'années, des dizaines d'immeubles sont sortis de terre pour héberger de nouveaux habitants. L'effort de construction se poursuit et continue de modifier le paysage urbain.
Sophie Bardin et Mathilde Obert
Conçu il y a plus de 20 ans, le projet de Rivétoile a été pensé comme un grand centre piéton. Jean Baptiste Alberico, chef de projet au service des Projets urbains de l’Eurométropole, ne pense pas qu’il serait pensé différemment aujourd’hui. : « On est conscient qu’il peut y avoir des difficultés, des situations dangereuses, mais on donne des horaires d’accès libres. Aux livreurs de se débrouiller ». Kevin Simoni, livreur Delanchy pour le restaurant Léon de Bruxelles, arrive tôt : « Vers 6h30. J’ai la clef du resto, je n’ai pas à attendre que le gérant du commerce réceptionne les moules. » Jusqu’à 600 kg le samedi. Cette organisation est peu courante : « Les commerçants ne veulent pas réceptionner plus tôt », déplore Céline Oppenhauser, chef projets innovants à la direction de la mobilité et des transports de l’Eurométropole.
Sur la presqu'île Malraux, les soucis viennent des chantiers : la fin de la construction des tours Black Swan, la circulation des camions bétonnières et le stationnement des ouvriers : « Aux Estudines [résidence étudiante située dans Black Swann], la livraison est impossible, explique Dimitri Wittmann de RDL (Régie linge développement). Les ouvriers se garent là, et ça empêche les livraisons ». Il constate néanmoins une amélioration : « Il y a six mois, je me garais au ciné et je traversais avec les chariots de linge à pied. Qu’ils se dépêchent de finir ! » Certains camions doivent repartir avec la marchandise à défaut de pouvoir décharger à proximité. « On essaie de s’adapter. On grossit les commandes pour éviter d’être en rupture de stock quand ça arrive », explique Michel Blandin, gérant du restaurant La Boucherie.
Clémentine Rigot et Juliette Vilrobe