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Mehmet Akbalik gère Au Poilu depuis cinq ans, un bar-restaurant qu’il a repris alors qu’il était fermé depuis un an et ne cessait de changer de propriétaire. Il tenait auparavant un bar sur Illkirch et c’est « l’envie de changement » qui a motivé sa venue ici. Son bar-restaurant sert 15 à 20 couverts et propose un plat du jour le midi et des tartes flambées et pizzas le soir.

Lui et sa famille habitent à Schiltigheim, à 15 minutes en voiture mais il rencontre parfois des difficultés pour stationner. La cause ? Les travaux du tramway, censé arriver en 2020, qui touchent tout le début de la route des Romains dont son commerce. "Les gens voient les travaux, ils ne peuvent pas stationner, font 2-3 fois le tour du quartier et s’en vont, se plaint-il. Le bar est peu accessible, hormis à pied."

Une partie de sa terrasse extérieure a déjà été fermée lors des travaux et devrait encore l’être lors de la construction des rails. "J’ai perdu 30 % de mon chiffre d’affaires depuis le début des travaux du tram", souffle-t-il. En réponse, il a monté un dossier afin d’obtenir des compensations mais attend toujours un signe de l’Eurométropole.

Mehmet Akbalik se montre sceptique sur le projet : "Le bus dessert déjà bien le quartier, le tram aura un faible impact." Il espère tout de même observer une hausse de la fréquentation de son enseigne et "accueillir une clientèle plus diversifiée que les habitués qui s’y succèdent."

 


 

"Les transports ici ? C’est une horreur !"

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Croquis du panneau "Rue Cicéron" © Emma Conquet

Le Kebab : Une rivalité silencieuse

13 novembre 2018

Le Kebab : Une rivalité silencieuse

En dix ans, le kebab a su trouver sa clientèle sur la route des Romains où son commerce domine. Pour résister au contexte de concurrence qui s’est imposé et continuer à faire vivre leurs enseignes, les ...

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Goûter chez la famille Foulouh. © Emma Conquet

 

"35 minutes de trajet, ce n’est pas énorme."

Jacqui Burger était adolescent lorsqu’il a commencé à travailler au Parc des Forges. C’était en 1980. Depuis 38 ans, il est employé chez Lévy et fils (aujourd’hui Orexad), magasin de fournitures industrielles. Il a connu le faste de l’époque Strafor : "C’était un de nos principaux clients, notamment en visserie. Le midi, on déjeunait à la cantine de Steelcase-Strafor. Forcément, cela a été compliqué lorsqu’ils sont partis."

Après la crise économique de la fin des années 2000, tout le parc a connu des difficultés. L’entreprise de cloison Clestra-Hauserman a également déménagé. Une entreprise britannique a racheté les terrains et réaménagé la zone.

"La transformation du quartier lui a apporté une nouvelle vitalité, avec des magasins, des habitations. Une salle de sport s’est installée, et à l’avenir, il y aura une école." Pour autant, Jacqui Burger ne vit plus ici : "J’ai longtemps habité de l’autre côté de l’autoroute, à cinq minutes à pied. Je faisais aussi de la lutte dans un club à Koenigshoffen." Mais depuis six ans, il a déménagé à Villé, près de Sélestat. Jacqui Burger se lève désormais à 5h du matin, avant de passer une heure dans les transports : "C’est un changement de rythme, mais pour un cadre de vie différent aussi."

 


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Il est 11h30 : pic d'affluence au bibliobus. Trois employés reçoivent et conseillent les lecteurs. © Héloïse Lévêque

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Immeuble de la cité du Hohberg ©Emma Conquet et Laurie Correia

"Ici, je me sens bien. C’est un plaisir de venir le matin, sinon je ne serais pas restée." Depuis avril 2018, Ginette Erb travaille aux Jardins de la Montagne Verte, une structure de Koenigshoffen, qui aide à la réinsertion de personnes éloignées du monde du travail grâce à l’agriculture biologique. À 31 ans, cette Bischheimoise apprécie de voir les habitués franchir la porte du magasin, qu’elle gère avec deux autres vendeuses : "On a des clients sympathiques, j’aime le contact avec eux."

Avant Ginette Erb était mère au foyer. Ses enfants ont 5 et 9 ans, mais "ils ne comprennent pas pourquoi maman part tous les jours au boulot." Elle a choisi "par besoin mais aussi par envie" de recommencer à travailler. Mais sans l’aide de sa famille, elle n’aurait pas pu reprendre une activité professionnelle. "Le papa peut s’occuper des enfants, le papi et la mamie aussi; se réjouit-elle. Sinon, je n’aurais pas pu bosser à Koenigshoffen, je n’aurais pas été gagnante financièrement. J’aurais continué à m’en occuper."

Depuis son arrivée, Ginette Erb n’a pas pris un seul jour de congé. Pourtant, ses journées sont longues : "Je dois me lever à 6h55 pour être à l’heure au travail, je passe trois quarts d’heure dans le bus. Avant qu’ils modifient les lignes en septembre, je mettais une demi-heure. Maintenant, je prends d’abord la L3 à Bischheim puis j’attends 10 minutes aux Halles. Ensuite, je monte dans le bus 4 qui m’amène à Koenigshoffen."

Ginette Erb vient de renouveler son contrat de six mois. "Malheureusement, ils ne prennent pas les CDI. Dans un an et demi, je ne serai plus ici. Donc je suis obligée de me projeter plus loin. La vente ça me plaît bien." Elle aimerait continuer dans l’agriculture biologique : "Je ne m’en sentais pas du tout proche avant, mais on y prend goût !"

 


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