Les footballeurs nantais affrontent les Turinois en 16e de finale aller de Ligue Europa, le 16 février. En 1996, déjà, les deux clubs s’étaient défiés en Coupe d’Europe. Une double confrontation perdue par les Canaris, qui a marqué plusieurs générations de supporters jaune et vert.
La Beaujoire, le 30 octobre 2022 pour Nantes-Clermont en Ligue 1. © Julien Rossignol
« Quel souvenir merveilleux ! » Qui aurait-cru qu’une défaite pouvait rendre heureux ? Gaëtan avait 13 ans quand le FC Nantes, son club de cœur, a trébuché contre la « Vieille dame » en demi-finale de la Ligue des Champions 1996. 27 ans après, les Canaris ont, toute proportion gardée, l’opportunité de prendre leur revanche en 16e de finale de Ligue Europa. L’occasion pour Gaëtan de tourner la page d’un événement qui l’habite toujours : « Le match aller m’a laissé des regrets éternels. La finale était si proche…»
Défaits 2-0 à Turin, les Nantais champions de France en titre n’étaient rien à côté de l’ogre turinois, cador de Série A et habitué des grands rendez-vous européens. Face à Deschamps, Del Piero, Vialli, les Canaris inexpérimentés se font dévorer, peu aidés par un arbitrage à sens unique. Six cartons dont un rouge sont distribués aux jaune et vert. « On était venu pour défendre. On jouait très dur. À 1-0, un défenseur de la Juve commet une obstruction énorme dans la surface de réparation sur notre attaquant Nicolas Ouédec. Mais l’arbitre ne siffle pas pénalty. J’étais fou ! Le club italien était protégé », se souvient Ludovic, supporter inconditionnel du FC Nantes, âgé de 24 ans à l’époque.
Une ambiance extraordinaire à La Beaujoire
Au retour, à domicile, les Nantais tiennent tête aux « bianconeri ». Mais la victoire 3-2 sur le fil ne leur permet pas de se qualifier. « La Beaujoire était pleine. L’ambiance y était extraordinaire. On a couru après le score pendant 80 minutes mais lorsqu’on est passé devant au tableau d’affichage, c’était la folie. Tous les espoirs étaient permis, raconte Ludovic. Notre collectif était bien huilé. Makélélé, Ndoram, Ouédec : ça jouait les yeux fermés. Ils avaient toujours un coup d’avance, ils savaient ce qu’ils allaient faire du ballon avant même de le recevoir. C’était magnifique. » Comme Ludovic, Gaëtan est convaincu que Nantes se serait qualifié si Christian Karembeu et Patrice Loko, ses deux joueurs stars, n’avaient pas quitté le club à l’intersaison.
En 1996, Kilian n’était pas encore né. Fan des Canaris depuis 2006, l’étudiant strasbourgeois de 22 ans a revisionné la double confrontation à de nombreuses reprises : « Ça fait une semaine que je ne fais que ça pour me plonger dans le match de ce soir ». L’histoire de cette demi-finale, il la connaît par cœur : « Mon parrain est abonné à La Beaujoire depuis trente ans. Il m’en parle tout le temps. Je sais qu’on était le petit poucet, qu’on n’avait rien à faire là et qu’on a frôlé l’exploit. »
L’exploit cette saison en Ligue Europa, Kilian y croit : « La Juve n’impressionne pas depuis le début de saison. J’espère qu’on va au moins ramener un match nul pour rêver d’une qualification à domicile. » Premier élément de réponse à Turin, le 16 février à 21 h. Et rendez-vous le 23 février à 18 h 45, pour le match retour à Nantes.
Julien Rossignol
Édité par Audrey Senecal