La mobilisation contre la crise et pour la réouverture totale des facultés n’a rassemblé jeudi à Strabourg qu’une trentaine de personnes.
“C’était sympa. Au moins, on reconnaît tout le monde”, plaisante Thierry. C’est peu de le dire. La manifestation contre la précarité étudiante et pour la réouverture des facultés - organisée par le syndicat Solidaires étudiant-e-s Alsace - a tout juste réuni une trentaine de personnes. Et la majorité d’entre eux n’avait pas fréquenté les bancs de la fac depuis longtemps. Un manque de mobilisation surprenant pour un campus peuplé de 66 000 étudiants. Les récits des difficultés économiques, sociales et psychologiques de la jeunesse se sont pourtant multipliés ces dernières semaines.
Rendez-vous était donné à 13h place de la République, point de rassemblement désigné sur l’événement Facebook, qui comptabilisait 18 participants pour une centaine d’intéressés. Très vite, le nombre de journalistes égale celui des manifestants présents. Autour, quatre fourgons de police et trois scooters sont dépêchés pour accompagner le maigre cortège.
Prévue en pleine semaine de cours, le rassemblement contre la précarité des jeunes a peiné à séduire. © David Darloy
13h40, faute de monde, Louis Ferrieux, l’organisateur du mouvement, annonce au mégaphone que “le parcours va changer pour des raisons évidentes”. Trois tambours apportent un peu de gaieté à la marche. Pour maintenir la petite flamme de la révolte estudiantine, les quelques jeunes s'époumonent au rythme de “fac ouverte à tous les étudiants” ou encore “étudiants oubliés, étudiants révoltés”.
Manque de communication et abattement
Les pensionnaires de l'université présents n’ont pas caché leur déception. “Les gens sont découragés et la communication des manifestations n’est pas terrible non plus”, peste Aymeric, étudiant en théâtre. Ludivine*, en première année dénonce aussi “un manque de communication” et regrette de “l’abattement”. Le choix de l’organiser entre midi et deux, en pleine semaine était-il judicieux? “C’est le seul moment où je peux faire mes courses, mes lessives”, souligne Aymeric, qui doit concilier ses études avec un travail d’intérimaire les samedis. Il ne suivra finalement pas le cortège en raison du retard pris et de la reprise des cours à 14h.
“C’est toujours décevant de voir si peu de monde. La décision d’organiser une manifestation a été prise localement, sans suivre de mouvement national, tente de justifier Louis Ferrieux. Le syndicaliste annonce déjà de nouvelles mobilisations en mars. Pendant ce temps, chaque mercredi, les files d'attente s’allongent à Strasbourg lors des distributions de denrées alimentaires.
David Darloy et Clément Aubry