« Le dernier grand artiste du XXè siècle », salue El Mundo. Le plasticien Antoni Tàpies est mort lundi 6 février à l'âge de 88 ans dans sa maison de Barcelone.
Artiste autodidacte, il a rapidement abandonné les études de droit auxquelles ses parents le contraignaient. Inventant son propre style, basé sur le travail de la matière, Antoni Tàpies n'hésite pas à mélanger de la poudre d'argile ou de marbre à la peinture. Il intègre paille, corde, ou tissu à ses toiles et ses sculptures. « Mes travaux, disait-il, ont quelque chose de graffiti des rues. Tout un monde de protestations refoulées, clandestin mais plein de vie.» Ses maîtres s'appellent Miro ou Klee. Mais sa rencontre avec Picasso le marque particulièrement.
Le peintre, certaines de ses œuvres et sa fondation. Photos : Flickr */ Montage : Catherine Deunf/ CUEJ
En 1950, le jeune artiste débarque à Paris. Il vient d'obtenir une bourse pour étudier en France. Lettre de recommandation en main, il se rend chez son célèbre compatriote. « Quel genre de peinture fais-tu ?, lui demande l'inventeur du cubisme. C'est vrai qu'aujourd'hui, il est difficile d'expliquer comment on peint. »
Emprisonné quelques jours sous Franco pour son opposition au régime, il est nommé marquis par le roi Juan Carlos en 2010. Il laisse derrière lui 8000 œuvres dispersées à travers les musées du monde entier et la fondation Antoni Tàpies. Créée en 1984 à Barcelone, l'artiste y voyait un instrument de promotion de l'art contemporain. En hommage à son fondateur, la galerie ouvre ses portes gratuitement au public ce mardi 7 février et mercredi 8.
Catherine Deunf
* Crédit photos: canalhub, Eddy Van 3000, syvwlch, prilfish, Daquella manera, Cea, Zyllan, dou_ble_you, Xcaballe, Aikijuanma