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Mercredi 12 février 2025
Les députés ont réaffirmé leur attachement à la liberté de la presse, mercredi 12 février 2025, à l’occasion d’un hommage rendu à Ján Kuciak, journaliste d’investigation et sa compagne Martina Kušnírová, assassinés il y a sept ans.
C’était le 21 février 2018. Ján Kuciak travaillait pour le site d'information Aktuality.sk et enquêtait sur des affaires de corruption entre le gouvernement slovaque et la mafia calabraise 'Ndrangheta. Il fut assassiné chez lui, avec sa compagne, dans un village de l’est de la Slovaquie. L'événement a entraîné des manifestations massives puis la démission du Premier ministre Robert Fico en mars 2018, sous pression de la rue.
Le besoin de protéger les journalistes a été affirmé par des eurodéputés de tout bord politique et de tous les pays. “La liberté ce n’est pas quelque chose d’acquis, c’est un bien qui doit être protégé chaque jour” a rappelé Miriam Lexmann, eurodéputé slovaque du PPE.
Mathis Nicod
Neutralité carbone à l’horizon 2050, réduction des gaz à effets de serre pour 2030 et fin des voitures thermiques en 2035, l’ambition du Pacte Vert, signé en 2021, donnait à l’Union européenne un leadership sur les questions environnementales. Cette mesure emblématique a été prise en réaction au retrait, en 2020, de Trump de l’Accord de Paris, accord finalement réintégré par Joe Biden. Si la réponse avait été ferme à l’époque, elle le semble aujourd’hui beaucoup moins. Hadja Lahbib, commissaire européenne, a conclu ce débat par un discours conciliant : "Nous n’avons pas d’autre choix que de nous adapter à l’ordre mondial changeant, et espérons que les États-Unis réalisent qu’il en va de leur intérêt de réintégrer l’Accord de Paris." Et n'a pas que très peu évoqué le Pacte Vert européen.
Une réponse moins tranchée qu’en 2020 qui déçoit les Verts
Ondřej Knotek eurodéputé Patriotes pour l’Europe (PfE, extrême droite) se réjouit de l’ouverture d’une "ère post Accord de Paris" tandis que Anja Arndt du groupe L’Europe des nations souveraines (ESN, extrême droite) dénonce la fin d’une "fable climatique", qu’il convient de "célébrer". Ces mouvements populistes adoptent des positions climatosceptiques qui s'étendent comme une "tâche d'huile" selon Géraud Guibert, président de la Fabrique Ecologique, un think et do-tank transpartisan. L'expert préconise de continuer à mobiliser les populations modestes qui se détournent des problématiques environnementales et de faire de l’écologie une priorité.
Quant aux trois groupes d’extrême droite du Parlement, ils entendent imposer leur vision du monde.
Dans l'hémicycle, les eurodéputés ont cherché une réponse à apporter à la sortie de Trump de cet ambitieux accord sur le climat. Plus d'une heure de débat ont révélé des positions irréconciliables. Chez les Verts/Alliance libre européenne (ALE, gauche), les Socialistes & Démocrates (S&D, gauche) et au Groupe de la Gauche (GUE/NGL, extrême gauche) les voix sont à l’unisson : l’Union européenne doit prouver qu’elle respecte ses engagements en matière de politiques environnementales et s’affirmer face à la politique égoïste du président américain. L’eurodéputé suédois Jonas Sjöstedt GUE/NGL affirme : "Nous devons répondre aux provocations de Trump en imposant des droits de douanes pour les produits qui consomment trop". Tout en regrettant la prise de position de Donald Trump, Renew (Centre) et le Parti populaire européen (PPE, droite) semblent vouloir maintenir un dialogue avec les États-Unis. Quant aux trois groupes d’extrême droite du Parlement, ils entendent imposer leur vision du monde.
Gaïa Herbelin et Laura Perrusson
Défendre les valeurs européennes
Pour Olga Kostenko, qui préside l'association PromoUkraina venant en aide aux victimes ukrainiennes de la guerre, le soutien européen est une question éthique. “L’Europe est une institution qui se fonde sur des valeurs [de bien commun]. Les chars russes peuvent être ici dans deux ou trois jours si l'Ukraine tombe. Si on ne défend pas l'Ukraine maintenant, on va perdre toutes les valeurs.”
Si la présidente se dit très reconnaissante à l’UE pour l’aide déjà fournie, elle invite à faire plus : “On ne dort pas parce que notre famille est en Ukraine. Il y a des bombardements la nuit. On demande à ce que notre ciel soit fermé. Politiquement, le parlement a fait tout son possible, mais maintenant, il faut prendre des décisions militaires.”
Un Parlement européen divisé sur les questions climatiques