Capitale du Kazakhstan indépendant depuis 1997, Astana a longtemps été le point d'appui de l'emprise russe sur le nord du pays. Deux siècles d'histoire de la ville en images.
1. Au début du XIX°, la Russie impériale renforce son emprise sur la steppe kazakhe et érige une série de forteresses. Celle d'Akmolinsk est construite en 1830 sur le site d'Akmola (tombe blanche en kazakh). Cette colonisation déclenche une grande révolte de 1837 à 1847 durant laquelle le fort est incendié.
2. Akmolinsk triple sa population entre 1863 et la fin du XIX° pour atteindre 6000 habitants. La croissance reprend sous l'Union soviétique. Les nouveaux habitants se logent dans les russovskas, bâtiments de cinq étages typiques de l'époque stalinienne.
3. En 1954, Nikita Khrouchtchev, secrétaire général du Parti communiste, lance la politique des Terres vierges afin de rendre l'URSS autosuffisante en céréales. En six ans, 2 millions de colons russes défrichent 25 millions d'hectares de steppe, notamment autour d'Akmolinsk.
4. En 1961, Akmolinsk, rebaptisée Tselinograd (ville des Terres vierges), se voit doter d'une nouvelle gare. Plate-forme de la redistribution des céréales, la ville dépasse les 100000 habitants dès les années 1960.
5. Dans les années 1970 et 1980, le Kazakhstan s'urbanise à grande vitesse et Tselinograd dépasse les 200000 habitants. Profitant de la hausse des échanges avec le centre industriel de Karaganda, le sud-est de la ville se couvre d'immeubles brejnéviens.
6. Au printemps 1979, le Politburo décide de créer autour de Tselinograd une région autonome allemande. Aux cris de "Kazakhstan indivisible", des groupes d'étudiants kazakhs se rassemblent sur la place Lénine, siège de l'administration locale. Le pouvoir soviétique renonce au projet.
7. Durant la période soviétique, Tselinograd s'étend principalement à l'est du fleuve Esil. Seules de petites maisons individuelles recouvrent la rive gauche où s'élevera plus tard la nouvelle ville.
8. En 1994, Noursoultan Nazarbaïev décide de déplacer la capitale sur le site d'Akmola, qu'il rebaptisera Astana (capitale en kazakh). 718 logements sont bâtis dans un premier temps pour accueillir les 4000 personnes, fonctionnaires et familles, venues d'Almaty.
9. Le président kazakhstanais lance la construction d'un nouveau quartier sur la rive gauche pour accueillir le siège de l'Etat. Les premiers édifices sont la Résidence présidentielle, le siège du conglomérat de l'énergie KazMunaiGaz et la tour Baïterek, symbole de l'ancestral "arbre de vie" kazakh. Les immeubles modernes donnent son lustre à la nouvelle capitale, qui dépasse les 800000 habitants en 2014. Aujourd'hui, le chantier de l'Expo 2017 marque une nouvelle étape de l'expansion de la rive gauche.
A.B. et M.I.