Le centre spatial de Baïkonour a un statut particulier : situé au Kazakhstan, il est géré par la Russie. Cette situation est souvent source de conflit.
Construit en 1955 au centre du Kazakhstan, le cosmodrome de Baïkonour manifeste l'ambition spatiale de l'Union soviétique. D'une superficie de 6 717 km2, c'est le plus grand centre spatial au monde.
Après l'indépendance de 1991, la Russie propose de louer la base contre un loyer annuel de 115 millions de dollars. Les deux pays signent en 1994 un contrat de dix ans, renouvelé en 2004 jusqu'à 2050.
Situé à quelque 400 km de la vraie ville de Baïkonour, le cosmodrome est resté longtemps un secret. Le premier tir de fusée a lieu en 1957. La propagande soviétique exploite les succès initiaux du programme spatial.
C'est de Baïkonour qu'est lancé Spoutnik-1, le premier satellite artificiel, en 1957, qui fait sensation. Les prouesses se succèdent : le premier être vivant, la chienne Laïka, et le premier homme dans l'espace, Youri Gagarine (1961).
La première station spatiale habitée, Mir, a également pris son envol de Baïkonour (1986).
Une vingtaine de fusées sont lancées chaque année, mais le nombre des employés diminue, comme celui des militaires. Il n'en reste que dix mille en 1996. Leur départ a été décidé en 2007, laissant le centre spatial aux mains du personnel kazakhstanais.
En juillet 2013, une fusée Proton explose quelques minutes après son décollage. Près de 600 tonnes d'heptile, un carburant hautement toxique, sont répandus. La fusée qui s'écrase en Sibérie le 16 mai 2015 prolonge ainsi une série noire. Depuis 1964, plus de 25 fusées sont retombées au sol.
Afin de recouvrer leur autonomie spatiale, les Russes construisent un nouveau cosmodrome à Vostochny. L'avenir de Baïkonour reste incertain mais le Kazakhstan tente de nouer des partenariats avec les Américains, les Européens, les Japonais, etc.
Assata Frauhammer et Célia Garcia-Montero