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« On reconnaît la situation précaire du quartier gare » (Paul Meyer)

25 septembre 2014

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Paul Meyer est adjoint en charge du quartier centre - gare depuis mars 2014.   (Photo Ville de Strasbourg)

Le gouvernement devrait annoncer début octobre la carte définitive de la nouvelle géographie prioritaire. Le sud du secteur gare est déjà assuré d'être un quartier prioritaire de la ville (QPV). Cette nouveauté dû à l'utilisation d'une nouvelle méthode, n'est que justice pour Paul Meyer, adjoint en charge du quartier gare.

 

 

La carte définitive de politique de la ville devrait paraître courant octobre, quelles zones peuvent encore être modifiées ?

Des extensions sont en cours de négociations. Le fait que la zone du futur quartier prioritaire (QPV) s'étende jusqu'à la rue de Wasselone est quasiment acté. J'aimerais également que soient intégrés les logements sociaux présents rue de Mutzig, gérés par Domial. Dans cette zone une précarité importante persiste.

 

 

Que signifie pour vous le passage du sud du secteur gare en zone prioritaire ?

 

On reconnaît la situation précaire dans laquelle se trouve le quartier. Bien souvent, le secteur gare a été exclu de ce type de négociations. Sa proximité avec le centre-ville faisait oublier qu'il s'agissait d'une zone difficile, en dépit de la présence importante de logements sociaux [voir également nos infographies ici]. N'oublions pas non plus que la zone est soumise à de nombreuses « charges de centralité » dues à plusieurs facteurs : le passage important de touristes, dû à la présence de la gare, fait que le territoire est très utilisé et doit être nettoyé plus régulièrement. Les structures d'urgence situées derrière la gare tendent à augmenter les charges sociales. L'entretien des remparts historiques à l'ouest est également coûteux. Toutes ces charges, nécessaires pour la zone et pour la ville, pèsent sur le budget.

 

En passant de quartier prioritaire de type deux à QPV, ce secteur de la gare devrait profiter d'aides supplémentaires, qu'en est-il ?

 

On attend de voir. Nous ne savons pas exactement quelles seront ces aides. Bien entendu, passer en quartier prioritaire est une satisfaction – je craignais initialement que nous sortions de tout zonage prioritaire. Mais il ne faut pas axer son action sur ces aides et être dans l'attente. Si elles peuvent venir en appui, elles ne doivent pas être au coeur de notre action.

 

Jusqu'à présent, la politique de la ville était connue pour privilégier le « béton » (plan derénovation urbaine via l'ANRU notamment). Quelles affectations voudriez-vous donner à ces fonds ?

La priorité est de recréer du lien entre habitants. Ce travail part de la rénovation d'immeubles dans une zone résidentielle où les immeubles n'ont presque jamais été rénovés - je pense notamment aux logements sociaux du Katholischer Bahnof. Au-delà de la rénovation, il s'agit de faire en sorte que tout le monde puisse se réapproprier l'espace public. Les pieds d'immeubles, cages d'escaliers, etc. doivent être aménagés et rendus aux habitants. Différents moyens peuvent être mis en œuvre : une re-configuration géographique des lieux, des enquêtes policières sur le long terme, quand il s'agit du démantèlement de réseaux mafieux notamment, mais aussi l'organisation d'évènements comme des fêtes entre voisins. C'est dans ces moments d'échange qu'il est réellement possible de se parler et d'évoquer les problèmes pouvant exister entre résidents.

 

 

Le reste du quartier gare, anciennement QPV de type 3, va lui quitter la géographie prioritaire. Quels incidences cette sortie va-t-elle avoir ?

Aucune conséquence selon moi. Nous étions réellement dans le « saupoudrage » d'aides. Il faut se rappeler que cette zone prioritaire englobait également le centre de Strasbourg… Par conséquent, les besoins du sud de la gare étaient mal pris en compte.

(...)

De plus, cette aide va permettre de faire rayonner l'ensemble du secteur. Il n'y a pas de frontières entre le sud et le nord. Par exemple, certains enfants vivant dans les logements sociaux rue de Wasselone se rendent à l'école primaire Saint-Jean – et inversement dans le cas de l'école Louise-Scheppler. Un développement du sud va améliorer l'image générale de la Gare et toucher indirectement les habitants du nord.

 

Propos recueillis par Pierre Lemerle

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