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Débats d'urbanisme pour l'après Huron

13 octobre 2017

L'usine Huron va déménager en 2019 pour aller s'implanter à Eschau, un peu plus au sud. Sur l'espace libéré, 20 000 mètres carrés en plein centre-ville, des logements pour 400 personnes et des commerces prendront place. Le projet a été présenté jeudi soir aux Illkirchois, loin d'être tous conquis.

Dès 20 heures, jeudi 12 octobre, la salle des fêtes de la commune ouvre ses portes aux habitants venus assister à la présentation du projet et en débattre. Au total, ce sont près de 180 personnes qui garnissent les rangées de chaises disposées face à l'écran installé pour l'occasion. Les représentants du promoteur immobilier Stradim, qui gère le projet, et l'adjoint au maire en charge de l'urbanisme, Bernard Luttman, présentent le futur du site.

 

Fin 2019, la démolition de l'usine pourra commencer et la construction des logements suivra, pour une livraison prévue en 2022. Stradim et ses architectes voient les choses en grand. Et en vert aussi. Cinq bâtiments sont envisagés (d'une hauteur maximale de 23 mètres), qui encadreront une zone centrale destinée à accueillir un parc de 75 mètres de long sur 60 de large. L'objectif est de loger 400 personnes tout autour de ce puits de végétation. Le sud du site, près du terminus du tram ligne A et de la salle des fêtes, sera transformé en parking de 100 places avec un corridor piéton pour accéder à une passerelle au-dessus de l'Ill, en direction de la Vill'A. Les rez-de-chaussées des bâtiments tournés sur la route de Lyon, artère importante de la commune, seront réservés au commerce pour une surface de 2 000 m².

« Les architectes s'éclatent »

Les réactions dans l'audience sont mitigées. Quelques sujets de tensions émergent assez rapidement. Les 388 places souterraines réservées aux résidents ne sont pas suffisantes et les 100 publiques au sud seront utilisées « comme parking du tram ». La fermeture du parc le soir pourrait créer un sentiment de ghettoïsation. Mais à l'applaudimètre, le point de crispation le plus fort est l'absence d'uniformité dans l'architecture des bâtiments.

Déménagement société Huron

Le site Huron concerné, près du terminus du tram A.

 

« Les architectes s'éclatent mais il n'y a pas de cohérence au projet, s'inquiète Alfonsa Alfano, du groupe Illkirch-Graffenstaden en marche ! (opposition au maire Claude Froehly). On perd l'identité du site, son aspect historique. » La sortie fait mouche et est longuement applaudie. En cause, le souhait de la Ville d'avoir une architecture particulière pour chacun des cinq bâtiments. « Les gens nous demandent de la variété, ils ne veulent plus des grands ensembles uniformes, comme dans les années 1960 par exemple », réagit Bernard Luttman.

Les deux architectes présents hier se sont réfugiés derrière la commande de la mairie. Mais cette réunion leur a permis de mesurer l'attente des Illkirchois sur ce grand projet immobilier. La problématique est bien notée par l'adjoint en charge de l'urbanisme, qui encourage ses administrés à venir participer aux ateliers « ville de demain » mis en place en juillet. Un moyen pour les habitants de partager leur vision de l'urbanisme.

Clément Nicolas.

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