Les trains couchettes, vont-ils disparaître ? L'Etat a annoncé ce vendredi son désengagement de six lignes d'Intercités de nuit, sur les huit existantes. Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a lancé un Appel à Manifestation d'Intérêt (AMI) pour savoir si des opérateurs extérieurs à la SNCF sont intéressés par l'exploitation de ce réseau. Ils ont jusqu'au 1er janvier pour se manifester.
Pour le gouvernement, les Intercités de nuit coûtent trop cher : 405 millions en 2015. Depuis cinq ans, la fréquentation de ces trains a chuté de 20 %, et chaque billet vendu coûte 100 euros au contribuable. La Cour des comptes avait souligné dans un rapport de février de 2015 (PDF) le déficit de l'ensemble du réseau de nuit Intercités. Le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, a annoncé ce vendredi qu'il n'y aurait plus de liaisons nocturnes dès l'été 2016. Deux lignes continueront d'être soutenues par le gouvernement : Paris-Rodez/Latour de Carol et Paris-Briançon.
Crédit : Voyages-sncf.com
Toutes les autres lignes de train sont ouvertes à la concurrence, et pourraient être concédées au privé. L'Etat à lancé un Appel a Manifestation d'Intérêt (AMI) pour connaître les entreprises intéressées par la reprise du réseau. "Nous espérons que Transdev se positionnera. Nous comprenons la décision de l'Etat et nous sommes en faveur de cet appel d'offre", explique Bruno Gazeau, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT). "Il n'y a pas de raison que les trains de nuit ne trouvent pas leur place en France, les bus couchettes sont très sollicités. Il faut que des entreprises fassent des propositions pour que ce service ne disparaisse pas." Pour la CGT des cheminots, ce désengagement passe mal. "C'est un mauvais message qui est envoyé, l'industrie n'est pas soutenue et notamment Alstom. Il faut un vrai service public, et ce n'est pas en lachant ces lignes qu'on peut offrir un réseau performant", s'agace David Donnez, cheminot et membre de la CGT Lorraine.
Les entreprises intéressées par la reprise des lignes de nuit ont jusqu'au 1er juillet 2016 pour se positionner. En attendant, le réseau continue de fonctionner normalement.
Aurélie Sipos