La centrale à charbon de Cordemais compte parmi les deux encore en activité en France. Macron a annoncé ce lundi leur fin en 2027. ©Wikipédia
Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a dévoilé, lundi 25 septembre, sa feuille de route « souveraine » « compétitive » et « juste » en matière d'écologie. Des annonces très attendues mais qui peinent à convaincre du côté des défenseurs de l'environnement.
Un reproche que semblent partager les activistes et associations environnementales au sujet de la planification écologique menée par le gouvernement.
Une sortie du charbon repoussée
Parmi les annonces du chef de l’État les plus décriées, la sortie du charbon d’ici à la fin de son quinquennat. Pour Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France, « cette sortie du charbon en 2027 est un aveu d’échec pour Emmanuel Macron, qui tente de la déguiser en progrès. La France aurait dû sortir du charbon il y a des années. » Interrogée par l’AFP, Andreas Rüdinger, spécialiste de l’énergie à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) regrette de son côté « une annonce en trompe-l'œil », alors qu’elle était « initialement prévue en 2022 ». Parmi les autres objectifs énoncés par Emmanuel Macron, celui d’une baisse de 55 % des émissions à effet de serre à l’horizon 2030 par rapport à 1990. Pour l'atteindre, il mise sur le volet des transports avec une enveloppe gouvernementale de 700 millions d’euros afin de bâtir 13 RER métropolitains. Il a aussi rappelé hier son objectif d’un million de voitures électriques produites en France d’ici 2027. Autre ambition phare évoquée, produire « un million de pompes à chaleur d'ici à la fin de son quinquennat ».
« L’obsession technologique du président »
Ces deux derniers objectifs confirment « l’obsession technologique du président de la République », selon Greenpeace. « Si ces derniers outils sont indispensables pour réduire les émissions de gaz à effet de serre françaises, les utiliser massivement sans les associer à des politiques de sobriété et d’efficacité énergétiques ne permettra pas d’atteindre nos objectifs climatiques et aura des conséquences négatives sur le pouvoir d’achat des plus précaires. »
Le chef de l’État estime pour sa part que l’ensemble de ces mesures servent une écologie « accessible et juste ». « C'est un bon signal qu'Emmanuel Macron parle enfin d'écologie juste, a réagi Anne Bringault, du Réseau action climat (RAC). Mais il faudra du concret, comme un reste à charge à zéro euro sur la rénovation pour les ménages modestes et l'application du principe pollueur-payeur avec une fiscalité sur le transport aérien [...] pour financer le train ». Si pour l’instant le temps est aux annonces, les activistes environnementaux attendent surtout les actions concrètes à l’image de Jean Burkard, directeur du plaidoyer à WWF France. « Nous attendions un moment de vérité, le président s'est contenté de donner un calendrier », déplore-t-il.
Océane Caillat
Edité par Adélie Aubaret