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28/09/23
17:33

Macron sur la Corse : « Une autonomie dans la République, mais pas contre l’État »

Le chef de l’État a ressorti son arme fétiche du « en même temps » pour présenter son plan concernant le futur institutionnel de l’Île de Beauté.

Devant l'Assemblée de Corse, Emmanuel Macron a déroulé son projet pour la région insulaire. Photo : ChocoBlast

Image assez rare que celle d’un président de la République applaudi par l’Assemblée de Corse. Venu officiellement pour commémorer les 80 ans de la libération du département occupé par les forces allemandes, Emmanuel Macron avait réservé toute une panoplie d’annonces politiques, espérant résoudre la question épineuse de l’autonomie de l'île. 

Après l’assassinat en prison du militant nationaliste Yvan Colonna en mars 2022, meurtrier du préfet Erignac, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait lancé un « cycle de discussions ». L’objectif était de poser les bases d’un élargissement de l’autonomie de l’île. La venue du président de la République était donc très attendue par les différentes tendances politiques de l’Assemblée corse. « Le peuple retient son souffle. Monsieur le président, vous avez l’occasion de marquer l’histoire », lui a lancé en prélude Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente de l’Assemblée.

La Corse dans la Constitution

Après un long hommage aux combattants de la libération corse, le chef de l’État a déroulé ses mesures, dont la plus importante : « Faire reconnaître dans la Constitution les spécificités d’une communauté insulaire historique, linguistique et culturelle. » En bref, inscrire la Corse dans un article propre, mais avec des modalités encore très floues. Jusque-là, les tentatives de Macron de réviser la Constitution, comme celle d’instaurer plus de proportionnelle, sont restées lettre morte, notamment pour cause d’absence de majorité absolue à l’Assemblée et de majorité tout court au Sénat. Ces obstacles politiques font que son projet pour la Corse pourrait demander bien plus de temps que les trois ans et huit mois de bail qu’il reste au locataire de l’Elysée. Ce dernier a donc renvoyé la balle dans le camp des élus corses, en leur donnant six mois pour bâtir « un texte constitutionnel et organique, qui servirait de base à une révision constitutionnelle ». 

Des annonces et du flou

« Une autonomie dans la République, mais pas contre l’État. » S’il passe les obstacles politiques, ce jeu d’équilibriste propre au maître du « en même temps » faciliterait le transfert de certaines compétences de l’État vers l’Assemblée corse. Le flou demeure en revanche sur la nature même de ces compétences. Tout au plus, peut-on supposer qu’elles concerneraient des pans de l’économie, des transports, de l’agriculture, etc. qui sont des prérogatives propres à un territoire dit « autonome »?  Les domaines régaliens (police, justice) resteront dans tous les cas du seul ressort de l’État.

Dans son discours, le président de la République a pris acte de l’importance culturelle de préserver la langue corse. Il a annoncé la création « d’un service public en faveur du bilinguisme », pour donner « plus de place à la langue corse dans l’enseignement comme dans l’espace public ». Jean-Guy Talamoni, ancien président nationaliste de l’Assemblée corse, a déploré sur France info le manque de concret dans les annonces d’Emmanuel Macron : « Il n'y a aucune réponse positive concernant les revendications des nationalistes et qui sont aujourd’hui celles d’une majorité de Corses, notamment la co-officialité de la langue corse aux côtés du français. »

Concernant une modification de la Constitution qui inclurait la Corse, le membre du parti indépendantiste Corsica libera a déploré que cela ne donnerait aucune reconnaissance officielle du peuple corse. « Cette reconnaissance devrait se faire de manière explicite », conclut-il.

Jean Lebreton

Édité par Zoé Dert-Chopin

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