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L'annonce de Michel Sapin sur l'échec du gouvernement à réduire le déficit public français ne provoque pas d'émoi de l'autre côté du Rhin.
Après le discours de Michel Sapin et l'augmentation du déficit public français, la presse allemande fait preuve de résignation. Sans attaquer pour autant la politique budgétaire menée par le gouvernement. En effet, les journalistes allemands ne s'étonnent pas que la France ne parvienne à se plier à l'objectif fixé par l'UE de réduire son déficit à moins de 3 % de son PIB.
Le ministre français des finances, a annoncé que la croissance ne serait que de 0,4 % et le déficit ne descendrait pas en dessous des 4,4 % cette année, loin des 3,8 % prévus jusque-là.
Angela Merkel, a jugé au cours d'un discours au Bundestag que la situation dans la zone euro était « toujours fragile ». Elle a soutenu que la commission européenne devait maintenir la pression sur la zone euro : « Il est inévitable que l'Europe commence à mieux tenir ses promesses qu'auparavant. Cela doit devenir notre marque. »
Sapin sous la pression de l'Europe
La commission européenne et Berlin veulent que Paris tienne son programme d'économies, à défaut de tenir ses objectifs de réduction du déficit. La presse allemande reste à nouveau mesurée dans sa critique de la politique financière française.
Par exemple, le quotidien gauche libéral « Süddeutsche Zeitung » titre « La France échoue de nouveau à tenir son objectif de réduction du déficit ». Pour l'auteur, « la France aura plus de dettes que l'Union européenne ne le permet. L'objectif d'atteindre moins de 3 % de déficit ne sera donc pas atteint avant 2017. »
Pour sa part, dans un article intitulé « La France fait patienter l'UE », l'hebdomadaire libéral « Die Zeit » souligne que la France ne se tient pas aux objectifs européens. L'auteur écrit : « Malgré les promesses, la France de nouveau ne peut pas respecter les règlements européens. Le ministre des finances explique cela par une situation d'exception dans la zone euro. »
Le journal économique « Handelsblatt » prévoit même que les niveaux de déficit français « pourraient avoir des conséquences graves ». Mais pour l'auteur, « l'annonce de Michel Sapin n'est pas une surprise. Il avait déjà demandé cette année auprès de Bruxelles des délais dans l'effort de réduction du déficit de la France ».
Le quotidien conservateur « Frankfurter Allgemeine Zeitung » indique dans son éditorial que « les nouvelles venant de Paris devraient préoccuper Berlin et la commission européenne. Le gouvernement allemand a déjà affirmé par le passé qu'il était contre un report de l'objectif de déficit pour la France. »
Anika Maldacker