Sept personnes sont en procès à partir de mardi 4 février. Ils se seraient fait passer pour Jean-Yves le Drian afin d'extorquer de l'argent à des personnalités publiques.
Les escrocs portaient un masque de Jean-Yves Le Drian pendant des échanges par visio-conférence. Photo Rémi Jouan / Wikimedia
L'affaire peut prêter à rire, pourtant elle porte sur un préjudice estimé à 50 millions d'euros. Ce mardi 4 février s'est ouvert à Paris le procès de sept hommes accusés d'avoir escroqué des personnalités publiques entre 2015 et 2016 en se faisant passer pour Jean-Yves Le Drian.
Le mode opératoire est simple : les escrocs appellent un numéro en visio-conférence et enfilent un masque du ministre des Affaires étrangères. Ensuite, il suffit d'un peu d'audace et d'un sacré talent de comédien. C'est comme cela que les sept hommes ont réussi à soutirer près de 3 millions d'euros à Corinne Mentzelopoulos, patronne de la société de vin Château Margaux à Bordeaux, officiellement pour payer une rançon en échange d'otages français en Syrie.
Parmi les suspects, le franco-israélien Gilbert Chikli et Anthony Lasarevitch, sont déjà connus de la justice française. Gilbert Chikli a déjà été condamné par contumace à sept ans de prison et un million d'euros d'amende en 2015. Il avait escroqué plusieurs grandes entreprises, dont HSBC et Alstom puis avait fui en Israël. Il sera finalement arrêté quelques années plus tard lors d'un passage en Ukraine.
L'homme de 54 ans est considéré comme le pionnier de ces arnarques, dites « au faux président ». Un procédé qui consiste généralement à se faire passer pour un chef d'entreprise afin de se faire transférer de grosses sommes d'argent par des collaborateurs.
On compte parmi les victimes des personnalités prestigieuses comme le PDG de Total, celui de la société Edmond de Rothschild ou encore l'ex-ministre de l'Environnement Nicolas Hulot.