7h15. Le filetage est terminé, les poissonniers se transforment en livreurs et se répartissent les lieux à couvrir. "On est polyvalent", souligne Arthur, affecté au secteur “marée”. Sa journée ne se finira d’ailleurs que vers 14h ou 15h.
Créée en 1664, la brasserie Kronenbourg a marqué de ses lettres rouges le quartier. Installée dans le faubourg en 1862, elle a définitivement fermé ses portes en 2012 et toutes ses activités ont été transférées à Obernai.
6h30. Du côté du pôle "marée", la bonne humeur est au rendez-vous pour les huit poissonniers qui s’affairent, la radio en fond sonore. De nouveaux poissons sont arrivés. Les uns les contrôlent, quatre s’occupent de les découper en filets, d’autres les empaquettent. Aujourd’hui c’est vendredi, l’étal de poissonnerie est installé dans la boutique, à l’entrée du bâtiment, tout comme le jeudi et le samedi. "J’ai gardé le beau bout pour le magasin !", clame l’un des membres de l’équipe en brandissant un pavé de poisson.
"Les produits ne font que passer"
6h. Les produits demandés par Soprolux sont arrivés et sont déchargés. Ils ont été commandés la veille auprès des fournisseurs qui peuvent être des abattoirs ou des producteurs. Puisque la majeure partie des produits sont frais, l’entreprise fait principalement de l’achat et de la revente en flux tendu. "Les produits ne font que passer par ici", explique Emmanuel Peuron. Une fois déchargés, une première étape est indispensable : "Toutes les marchandises entrées chez Soprolux sont étiquetées avec le numéro de lot, le nom du produit et l’origine", explique David Peuron, directeur des opérations.
5h10. Courte pause café. Il est l’heure de s’activer pour la quarantaine d’employés. Le bâtiment de Soprolux est composé d’une boutique et de bureaux dans lesquels une personne relève les commandes laissées sur le répondeur. Le cœur de l’entreprise, le "frigo", lui, se situe à l’arrière du magasin. La température y est de 6 degrés afin d’assurer la qualité et la conservation des différentes denrées. Certaines pièces sont aussi des congélateurs refroidis à -20 degrés. Les équipes commencent la préparation des commandes, certains se chargent de contrôler, d’autres s’occupent des stocks. Parmi ces équipes, un groupe est dédié à l’espace "marée" avec des poissons, des crustacés et des coquillages. "Les seuls produits qu’on transforme sont des produits de la mer. On fait du filetage", ajoute Emmanuel Peuron, responsable de la logistique.
Le Marché d’intérêt national (MIN), communément appelé Marché-Gare, vit presque 24 heures sur 24 afin d’assurer la distribution du contenu de nos assiettes.
Vendredi 8 novembre, 5h. Strasbourg dort encore. Le Marché-Gare s’active. Sa quarantaine de grossistes vend pour la grande distribution, la restauration ou l’hôtellerie. Des camions de livraison entrent et sortent sans cesse du site. Au fil de la journée, ils seront entre 150 et 200 à passer les barrières. Quelques-uns sont même partis plus tôt pour aller récupérer des marchandises.
Les salariés de Soprolux, l’un des grossistes alimentaires installés sur le MIN, se retrouvent à l’arrière de leur entrepôt. Spécialisée dans les produits haut de gamme (foie gras, viande, poisson, champignons, épices…), l’entreprise familiale, créée en 1984 par Marius Peuron, a été reprise par ses trois enfants.