Grâce aux nombreuses photos d’archives gardées dans d’imposants classeurs et aux témoignages de ses aînés, Guy assemble les morceaux du récit familial, notamment ceux de la deuxième Guerre mondiale qu’il n’a pas connue. La famille Eberhardt possède une maison à Quiberon, en Bretagne. Au début de la guerre, elle s’y réfugie. “Avant de partir à Quiberon, mes grand-parents avaient enterré toutes les bouteilles de vin, pour que les Allemands n’en profitent pas” raconte Guy.
C’est la demeure de Guy Eberhardt, 66 ans. Il y vit depuis 40 ans avec sa femme Patricia. C’est une maison de famille, au sens propre du terme. En 1932, son grand-père, Joseph Eberhardt, huissier de justice, l’a faite construire (voir photo). Selon Guy, son grand-père fut “l’un des premiers à avoir une voiture privée à Strasbourg”. À l’époque, ce qu’on appelle aujourd’hui le quartier de “l’ancien abattoir” ne comptait qu’une poignée de maisons. L’autoroute construite en 1972 à quelques centaines de mètres n’existait pas. Tout comme le Marché Gare, pôle majeur d’acheminement de la nourriture à Strasbourg, ouvert en 1965. Enfin, l’abattoir ne verra le jour qu’en 1968, avant d’être remplacé par l’enseigne Ikea en 1999.
8h45. Le Marché-Gare commence à être déserté par les véhicules de livraison des différents grossistes. Les immenses espaces de béton se vident, le travail administratif continue. Le Marché-Gare est destiné aux professionnels, mais certains grossistes accueillent aussi des particuliers. "Ils ont l’impression d’avoir un produit de meilleure qualité parce qu’ils viennent à la source, explique le directeur de la Samins. Ce n’est pas satisfaisant comment on les accueille, mais ils contribuent à la notoriété du MIN." Un marché couvert devrait voir le jour en 2021 pour améliorer l’accueil des particuliers.
Amélie Rigo, Chi Phuong Nguyen et Killian Moreau
Au quartier de l’ancien abattoir, Guy Eberhardt narre l’histoire de la maison familiale, construite il y a presque cent ans par son grand-père. Enfant, il y a passé ses week-ends, puis l’a habitée à l’âge adulte. Aujourd’hui âgé de 66 ans, ce Cronenbourgeois vit toujours au 7 rue de Kuttolsheim.
Au quartier de l’ancien abattoir, Guy Eberhardt narre l’histoire de la maison familiale, construite il y a presque cent ans par son grand-père. Enfant il y a passé ses week-ends, puis l’a habitée à l’âge adulte. Aujourd’hui âgé de 66 ans, ce Cronenbourgeois vit toujours au 7 rue de Kuttolsheim.
8h30. Tous les camions Soprolux doivent se mettre en route. Les salariés qui ne se sont pas mués en livreurs se préparent pour le "phoning" qui doit commencer à 9h dans les bureaux. Objectif : démarcher et conseiller les restaurateurs, mais aussi les prévenir en cas de produit manquant. "Le matin, quand ils préparent les commandes, ils les ont déjà touchées, ils savent tout", explique Emmanuel. "En fait, la journée est découpée en plusieurs parties, c’est un travail qui est très varié", sourit une employée.
7h30. "Est-ce que quelqu’un a du Colmar ?", demande une employée qui prépare une palette pour la livraison dans cette ville du Haut-Rhin. 158 commandes sont terminées et chargées dans les camions. 173 restent encore à traiter. En moyenne, il y en a 300 par jour, passées par téléphone ou sur Internet. "Ce matin, il y avait 70 commandes par répondeur", précise David Peuron. Dans les bureaux au rez-de-chaussée avec vue sur le "frigo", les factures commencent à être éditées. "Le MIN est un point de concentration, une grosse plateforme de négoce. On a un rayon d’influence qui couvre largement le Grand Est", affirme Stéphane Babilotte, directeur de la Société d’aménagement du marché d’intérêt national de Strasbourg (Samins) qui gère le Marché Gare.