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Depuis sa fermeture en 2005, la gare aux marchandises accueille des activités de loisir. Des traces de son passé industriel subsistent. 

Temps maussade ce mercredi après-midi d’automne. Aux abords de la CTS, un flot incessant de vélos entre dans le bike park. Juchés sur leur monture, la plupart de ces cyclistes n’ont aucune idée de l’histoire de l’ancienne gare aux marchandises dans laquelle ils vont pédaler plusieurs heures. Depuis la cessation de l’activité ferroviaire en 2005, les hangars ont été reconvertis en espaces sportifs.

La porte d'entrée des marchandises de Strasbourg 

Pendant un demi-siècle, le lieu a été la porte d’entrée des marchandises à Strasbourg. François Sayer y a travaillé 14 ans, avant de prendre sa retraite en 2000. Il est revenu plusieurs fois sur le site. Et conserve le souvenir ému de ses années de cheminot : "Je me suis beaucoup plu ici. C’était remuant, c’était prenant mais il y avait une bonne ambiance."

Une centaine de personnes travaillaient sur les lieux : administratifs, grutiers, portiqueurs et agents au sol réunis. "C’était une gare avec une forte activité. À certains moments, il y avait un train qui entrait ou sortait toutes les deux minutes", se rappelle François Sayer. Deux équipes se succédaient entre 5h et 21h, afin d’assurer la continuité du trafic.

Les marchandises arrivaient par train à Cronenbourg. Elles étaient ensuite déchargées de leur wagon et placées sur des camions. "La manutention prenait quatre à dix minutes avec des grues et des portiques, se rappelle le retraité. La Compagnie nouvelle de conteneurs [une filiale de la SNCF, NDLR] pouvait manutentionner une centaine de conteneurs par jour."

Un site toujours exploité par la SNCF  

À l’ancienne entrée subsistent des traces de ce passé. Les logos des filiales de la SNCF sont à peine cachés par la végétation. La CNC partageait la gare avec le Service national des messageries (Sernam), Novatrans, Vinirail et Fret SNCF jusqu’en 2005. Les activités ont été transférées à la gare de Hausbergen et au Port-du-Rhin suite à une baisse de l’activité de fret. "Lorsque le site a fermé, les employés étaient abattus, rapporte François Sayer. Certains ont changé de site, d’autres ont démissionné ou sont partis à la retraite."

Aujourd’hui, une partie du lieu est toujours exploitée par la SNCF. Les engins de manutention y ont remplacé les grues. L’activité est réduite au stockage et à l’adminsitratif. Le bike park n’est pas le seul centre de loisirs. Il côtoie un complexe de football indoor ainsi qu’un centre de remise en forme. Tous sont locataires de la SNCF, qui garde la maîtrise des lieux.

 

Arthur Massot, Killian Moreau et Marie Vancaeckenbergh 

 

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© Justine Maurel 

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François Sayer a travaillé pendant 14 ans à la gare aux marchandises. © Killian Moreau

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En 2019, les rails sont toujours en place mais les portiques de manutention ont disparu. © Killian Moreau 

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