Le sénateur et président de la Polynésie française est soupçonné pour détournement de fonds publics, a annoncé vendredi le parquet de Papeete.
Après Edouard Fritch, le président de l’Assemblée de la Polynésie française, c'est au tour Gaston Flosse d'être mis en examen ce vendredi pour détournement de fonds publics. Tous deux sont soupçonnés d’avoir fait supporter à la commune dont ils ont tous deux été le maire, Pirae, l’approvisionnement en eau de la villa de Gaston Flosse, sur une commune voisine, Arue. Cette villa, construite sur une zone à l’époque dépourvue d’eau potable, a été raccordée à une réserve située à Pirae, six kilomètres plus loin et en contrebas.
Gaston Flosse ©Neil Abercrombie
Le pompage de cette eau pour l’acheminer vers la villa de Gaston Flosse, puis vers 22 autres villas bâties par la suite, ont généré «des frais d’électricité et d’entretien colossaux» selon la Chambre Territoriale des comptes. De source proche de la mairie, ils sont estimés à environ 10 millions de francs Pacifique par an, soit 84 000 Euros, en plus des travaux initiaux.
Gaston Flosse a été maire de Pirae de 1965 à 2001, et Edouard Fritch, son ex-gendre et son dauphin en politique, lui a succédé jusqu’en 2008. Le premioer est aussi poursuivi pour complicité de détournement de fonds publics dans l’affaire de l’atoll Anuanuraro, qui sera jugée en juin. Il a déjà été condamné en appel à quatre ans de prison avec sursis, 125 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité, pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics, dans une affaire d’emplois fictifs. Le sénateur (DVD) a été réélu Président de la Polynésie française le 17 mai 2013.
AFP