Mercredi, la Première ministre a engagé la responsabilité du gouvernement pour éviter le blocage du texte sur les finances publiques à l’Assemblée.
« J’engage la responsabilité de mon gouvernement... », et vous connaissez la suite. Mercredi 27 septembre, dans la soirée, l’article 49 alinéa 3 a fait son grand retour à l'Assemblée nationale. L’article controversé de la Constitution devrait faire passer le texte sur la programmation des finances publiques, sans vote. C’est la douzième fois que le gouvernement d’Élisabeth Borne recourt au 49.3, et la première fois depuis le passage en force du texte sur la réforme des retraites.
Une motion de censure déposée
« Nous avons besoin de cette loi de programmation de nos finances publiques. Nous ne pouvons pas prendre le moindre risque », s’est justifié la Première ministre. Le projet de loi prévoit notamment de faire passer le déficit public de 4,8 % du PIB en 2022, à 2,7 % en 2027.
Les réactions ne se sont pas fait attendre du côté de l’opposition. Après l’annonce, la Nupes a immédiatement annoncé qu’elle déposait une motion de censure, qui sera examinée vendredi 29 septembre. « Cette orientation est la pire qui n’ait jamais été faite dans notre pays. Soixante-dix milliards d’économie sur le dos des Français d’ici à 2027 », a dénoncé Mathilde Panot, présidente du groupe LFI.
Un gouvernement « 49.3 dépendant »
Au-delà du texte, à droite comme à gauche, c’est le recours massif au 49.3 qui agace. « On a un gouvernement qui est 49.3 dépendant », a déclaré le socialiste Boris Vallaud. Pour le président du groupe indépendant Liot, Bertrand Pancher : « Il faut que le gouvernement comprenne qu'il ne peut pas gérer la France par le 49.3. »
Julie Lescarmontier
Édité par Jade Lacroix