Apprendre deux langues dont l'anglais dès la 6e, sensibiliser aux langues dès la maternelle, mieux former les enseignants... autant de nouvelles mesures recommandées par le Comité stratégique des langues dans son rapport, rendu public mardi 7 février.
Les Français ont la réputation d'être peu doués en langues ? Le Comité stratégique des langues, installé en avril 2011 par le ministre de l'Education Luc Chatel, pense avoir trouvé la solution. Composé d'experts, le comité présidé par l'angliciste Suzy Halimi doit donner une impulsion nouvelle à l'apprentissage des langues en France. Il préconise ainsi une "sensibilisation" aux langues étrangères dès la maternelle à travers des activités artistiques ou "liées à l'imaginaire de l'enfant".
Mais un tel dispositif demande davantage d'enseignants polyglottes. Les experts prônent donc le recours à davantage de locuteurs étrangers parmi les enseignants et intervenants. A cette fin, les établissements seraient encouragés à "valoriser les langues de proximité géographiques et socioculturelles" et les professeurs français devraient pouvoir effectuer des stages à l'étranger afin d'améliorer leur niveau. Une épreuve de langue vivante pourrait aussi être inscrite dans le concours de professeur des écoles.
"Pression sur les chaînes publiques"
Dans le secondaire, l'apprentissage d'une seconde langue vivante, habituellement introduite en 4e, pourrait commencer dès la 6e comme cela se fait déjà dans certaines classes bilingues et européennes qui ont obtenu une dérogation.
De manière plus générale, les experts proposent une "campagne de sensibilisation du grand public" aux moyens des technologies actuelles et invitent l'Etat à "faire pression" sur les chaînes publiques afin qu'elles diffusent un quota d'oeuvres en langue originale sous-titrée.
Reste que le gouvernement aura du mal à suivre ces préconisations alors que le nombre d'heures de langues a été réduit et des postes d'intervenants en langue supprimés en primaire. Seule avancée pour l'instant: "English by yourself", un site lancé mardi par le Centre national d'enseignement à distance (Cned), qui s'adresse à un public de "3 à 99 ans".
Floriane Leclerc avec AFP