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Les partis investissent la toile


28 décembre 2008

2009, année décisive

L’internet participatif fait son entrée dans la vie des partis européens. Tous possèdent un site internet, et la majorité d’entre eux s'intéresse aujourd’hui aux réseaux sociaux du type Facebook, Myspace et autres blogs collaboratifs.

Le Parti socialiste européen a été le premier à avoir investi la toile. Le PSE a lancé son site de campagne pour les élections européennes de 2009 dès le 17 octobre 2007. Il a servi de lien entre les militants et le parti pour rédiger le Manifesto, le programme commun.
«L’idée de démocratie participative lancée par Ségolène Royal lors de la présidentielle de 2007 nous a plu. Nous souhaitions faire participer nos militants à la rédaction de notre programme, pour éviter ce qui s’est passé en 2004. A l’époque nous avions rédigé notre manifeste en moins de trois semaines, et aucun parti national ne s’en était servi pour sa campagne! Pour les élections de 2009, nous avons donc décidé d’impliquer nos militants via internet et les réseaux sociaux», explique Ghislaine Robinson, responsable de la communication du PSE. «Grâce à cela, nous avons réalisé ce qu’aucun parti n’a réussi à faire : une consultation dans toute l’Europe! Un petit regret cependant, par faute de moyen, nous ne pouvons traduire notre site qu’en anglais et en français», concède-t-elle.

L’exemple Obama...

Au Parti populaire européen, autre poids lourd, on essaie de rattraper le retard face au PSE. Gemma Slaymaker est employée à plein temps pour gérer la communication du PPE sur internet. Elle est en charge du web du parti et de son groupe Facebook, elle se prépare à lancer le support électronique de la campagne des élections européennes. Dialogue TV, la webTV du PPE deviendra le site officiel de la campagne dès janvier prochain. Selon Gemma Slaymaker, il sera un véritable lieu d’interaction entre les sympathisants et le parti. En plus des vidéos, les internautes pourront réagir et poster des commentaires. Ils pourront aussi «tchatter» avec des «stars» politiques du PPE comme José Manuel Barroso, François Fillon ou Wilfried Martens. D’où le slogan : «Without your voice, it will result as a monologue. Welcome to Dialogue TV» (Sans votre voix, cela ne sera qu’un monologue. Bienvenue sur Dialogue TV). En anglais seulement...
Prochaine étape, développer la présence du PPE sur les réseaux sociaux. Le groupe du parti sur Facebook ne compte encore que 900 membres, contre plus de 2000 pour celui du PSE.
Trois autres europartis, le PVE, le PGE et l’ELDR, présents sur Facebook, comptent plus de 500 membres chacun. Le but ? Sortir des schémas traditionnels de campagne et donner la parole à des «personnes authentiques», pas forcément encartées mais facilement identifiables dans ces réseaux sociaux, afin de donner une crédibilité au message véhiculé.
Les europartis sont jeunes, ils existent depuis moins de cinq ans et ne possèdent pas à proprement parler de militants. Leur visibilité est limitée, ils sont difficilement identifiables en Europe. En quête de légitimité, ils misent donc sur le web 2.0 pour se rendre plus visibles aux yeux de leurs sympathisants européens.
Un modèle pour eux, Barack Obama, sacré champion du net. Un slogan, celui de son conseiller Chris Hugues, un des fondateurs de Facebook : «Keep it real and keep it local» (rester réel et rester local).

Gautier Demouveaux, à Bruxelles

 

 

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