Junsong, Luyue, Chang et Alice ont quitté la ville de Chengdu (Chine) il y a cinq ans pour étudier le commerce électronique dans la capitale alsacienne. Si, en Chine, leurs études leur coûteraient sensiblement le même prix, ces quatre amis ont choisi de s’expatrier pour apprendre le français et bénéficier d’un enseignement de qualité sans avoir à dépenser une fortune. «Sans mentir, on a d’abord choisi la France parce que ce n’était pas cher», avoue Jungsong, sous les rires de ses amies.
Même s’ils y échappent, ces étudiants en dernière année de master redoutent la réforme annoncée par le gouvernement le 19 novembre 2018. Pour près de 100 000 étudiants extra-communautaires qui s’inscriront pour la première fois à la rentrée prochaine à l’université en France, les tarifs seront multipliés par 16. Une année de licence coûtera 2 770 euros au lieu de 170. Et il faudra débourser 3 770 euros pour une année de master au lieu de 243.
Cette annonce a immédiatement suscité la polémique à Strasbourg, où quelque 6 000 étrangers non-européens étudient sur le campus. De nombreux étudiants trouvent, en effet, cette mesure discriminatoire. Ils estiment qu’elle empêcherait les élèves aux revenus modestes de rejoindre des formations de qualité. Kias, 26 ans, et Aissa, 24 ans, ont intégré en septembre un master de géologie et dynamique de la terre. Il y a peu, ces étudiants algériens ont signé une pétition contre la hausse des frais d’inscription. «J’ai des amis en Algérie qui souhaitaient venir étudier en France mais qui ne pourront pas par manque de moyens», regrette Aissa.
Maintenir l’attractivité
Comme une quinzaine d’autres établissements, l’Unistra a donc refusé d’imposer cette hausse. Pour le vice-président formation de l'Unistra, Benoît Tock, l'opposition à cette réforme repose essentiellement sur «un refus d'introduire des inégalités entre les étudiants français, européens et extra-européens».
À la différence du gouvernement qui espère que cette hausse des tarifs permettra de concurrencer d’autres pays, les présidents des universités craignent une perte d’attractivité. «Le gouvernement espère attirer plus d'étrangers, et de bons candidats, mais à court terme, le nombre de candidats va chuter. Déjà à Strasbourg, on observe une forte baisse des demandes d'inscription d'étudiants non-européens qui renoncent à venir», déplore Benoît Tock.
«En plus de rendre les études en France moins attractives, l’étude de la langue française sera moins attrayante. C’est une perte pour la francophonie sur la scène internationale», estime Joaquin, étudiant chilien en licence de sociologie.
Depuis un décret de 2013, les établissements publics peuvent exonérer les frais d’inscriptions d’étudiants, dans la limite de 10% des inscrits. «Ce seuil est malheureusement déjà bientôt atteint, constate Benoît Tock. Mais nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour maintenir les tarifs actuels pour les étudiants extra-européens».
Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, a toutefois interpellé les présidents d'universités sur leur «devoir d’obéissance et de loyauté». Par ailleurs, elle a nommé un collège de cinq personnalités dans le but d'organiser une concertation pour engager la discussion avec les établissements.
Louise Claereboudt
L’université de Strasbourg a annoncé, le 29 janvier, son refus d’augmenter les frais d’inscription pour les étudiants non-européens, comme le préconise la réforme du Premier ministre Édouard Philippe.
Chasseurs d’épaves professionnels
Mais qui est David Mearns ? Avec la découverte du Piper Malibu, cet anglo-américain de 61 ans, océanographe et chasseur d’épaves, n’en est pas à sa première découverte. David Mearns revendique même 90% de succès lors de ses recherches, selon le Huffingtonpost.
Après des études de biologie et de géologie marines, David Mearns s’est lancé à la recherche d'épaves englouties. Parmi ses trouvailles célèbres, le croiseur Sydney, vaisseau Australien submergé par un navire allemand durant la Seconde Guerre mondiale, ou encore l’Esmeralda, vaisseau amiral de la deuxième expédition de Vasco de Gama coulé en 1503.
De belles vitrines qui ont permis à ce chasseur d’épaves professionnel d’asseoir sa notoriété dans un secteur plutôt méconnu.
Des missions privées
Au bord de la Manche justement, à Montfarville (Normandie), la société Ceres est également spécialisée dans les recherches sous-marines et le renflouement d’épaves.
L’entreprise, crée en 1994, est le plus souvent sollicitée par les compagnies d’assurances des appareils perdus. Il peut s'agir «de bateaux, de conteneurs mais aussi d'avions ou d'hélicoptères», raconte Bertrand Sciboz, son directeur, interrogé par BFMTV.
Ce chasseur d’épaves français, qui a été plongeur sous-marin professionnel et scaphandrier avant de se lancer dans la recherche d’engins submergés, a d’ailleurs déjà retrouvé avec ses équipes par moins de cinq avions dans les fonds marins.
Ceres avait également proposé ses services pour la recherche de l’avion d’Emiliano Sala. Mais mission privée signifie financement privé. Selon Bertrand Sciboz, le choix du prestataire se justifiait par une raison budgétaire : «Nous avions proposé une méthodologie avec deux bateaux et un robot sous-marin», explique-t-il à BFMTV. Cela aurait mobilisé un peu moins de quinze personnes, pour un coût de 200 000 euros.
Étais-ce trop cher ? Le montant de cagnotte s’élève pourtant à plus de 370 000 euros. Quoiqu’il en soit, le choix de la famille du footballeur s’est porté vers le médiatique David Mearns.
Comment retrouvent-ils un appareil perdu dans les fonds marins ?
David Mearns et ses équipes ont retrouvé l’avion d'Emiliano Sala à 20 km au nord de l'île de Guernesey. Pour cette mission, un bâtiment hydrographique a été dépêché sur place. Ce navire permet de balayer les fonds marins avec ses différents types de sonars ou son magnétomètre, et peut ainsi «dire s’il y a une perturbation du champ électromagnétique pouvant être générée par un moteur assez gros ou une masse métallique importante», précise Michel Lhour, directeur du Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines au Parisien.
Une fois l‘épave identifiée, les enquêteurs de l'AAIB (Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens) ont pris le relais. «Ils ont plongé avec leur véhicule télécommandé, un submersible muni de caméras et de lumières et ils ont confirmé que c'était bien l'avion. Ils ont vu le numéro d'immatriculation», a expliqué David Mearns ce lundi matin à la BBC.
Du côté de Ceres, Bertrand Sciboz et son équipe utilisent d'abord un sonar à balayage latéral qui donne «une vue aérienne du fond marin» avec laquelle ils peuvent repérer des objets pouvant appartenir à l'épave recherchée.
«Il s'agit de l'un de nos outils principaux», explique le patron du Ceres à BFMTV. Il précise aussi que si les chercheurs pensent apercevoir un élément intéressant, ils utiliseront, eux aussi, un «véhicule sous-marin téléguidé».
Si l’avion d’Emiliano Sala est désormais localisé, il n’en reste pas moins dans les fonds marins. La famille du footballeur voudrait maintenant «désespérément que l’avion soit récupéré», a précisé David Mearns à la BBC. Une mission que la famille aimerait cette fois voir imputer au gouvernement.
Camille Battinger
Près de deux semaines après sa disparition, l’avion d’Emiliano Sala et un corps ont été retrouvés dimanche 3 février, en une journée de recherches menées par un chasseur d’épaves et financées grâce à des fonds privés.
Il n’aura fallu qu’une journée après la reprise des recherches pour localiser l’épave du Piper Malibu, disparu des radars le 21 janvier lors de sa traversée de la Manche.
Les recherches officielles avait été arrêtées le 24 janvier, deux jours seulement après la disparition du footballeur argentin et de son pilote David Ibbotson. Une décision que les autoritées justifient par le faible espoir de retrouver l’équipage en vie.
Les proches d’Emiliano Sala avaient alors lancé une cagnotte en ligne. Recueillant plus de 370 000 euros, celle-ci a permis de financer des recherches privées, menées par le chercheur d’épaves David Mearns avec sa société Blue Water Recoveries.