Vous êtes ici

« C'est fini... » C'est par un post Facebook que Mustapha Laabid a annoncé lundi 6 septembre 2021 renoncer à son mandat électoral. Condamné pour « abus de confiance », l’ancien élu, âgé de 52 ans, devait être déchu de ses fonctions. Moins de dix députés ont fait l’objet de cette mesure sous la Ve République.

La grenouille des champs est l'une des espèces menacées en Europe que l'on trouve encore dans les sites naturels alsaciens. © Mallaurie Brach / CC BY-SA 4.0

Le handisport en quête de reconnaissance

07 septembre 2021

Le handisport en quête de reconnaissance

À Strasbourg, les clubs sportifs spécialisés témoignent de leur difficultés à survivre, malgré un intérêt croissant. 

Le palais de justice de Strasbourg, qui accueille le tribunal judiciaire. © Claire Birague

Biodiversité : pour que la nature reprenne ses droits

07 septembre 2021

Biodiversité : pour que la nature reprenne ses droits

Entretien avec Marc Brignon, directeur du Conservatoire des sites naturels alsaciens, à l’occasion du Congrès mondial de la nature de l'UICN.

 

De l’éléphant d’Afrique à la grenouille des champs, la disparition de la biodiversité est une affaire mondiale. Le Congrès international pour la nature se tient à Marseille jusqu’au 11 septembre. C’est l’occasion pour les dirigeants, ONG et autres associations de se fixer des priorités vis-à-vis de la biodiversité pour les prochaines années. Mais quelle est la situation en Alsace ? Marc Brignon, directeur du Conservatoire des sites naturels alsaciens, souligne notamment l’importance des zones humides dans la région.

 • L’Alsace est-elle une région dont la biodiversité est particulièrement menacée en France ? 

Oui. Nous sommes dans une région à forte densité de population et avec une activité économique soutenue, donc une artificialisation importante de nos sols. Les zones humides sont les milieux les plus dégradés. Celles-ci disparaissent brutalement à cause du drainage, de l’assèchement des sols et cela va même parfois jusqu'à l'artificialisation complète. Ceci principalement dans les forêts rhénanes, les forêts alluviales le long du Rhin et les rides, qui sont des prairies humides que l’on retrouve par exemple autour de Sélestat.

 • Quelles espèces sont menacées ?

Il y a tout un cortège d’espèces liées aux zones humides. Je pense notamment à la grenouille des champs, une grenouille particulièrement rare au niveau européen, ou encore le butor étoilé et tout une série d'oiseaux qui vivent dans les marais ou les roselières (là où poussent les roseaux, NDLR). 

 • Et comment luttez vous pour le maintien de cette biodiversité ?

La vocation de notre conservatoire est de protéger la biodiversité par la maîtrise foncière. On se porte acquéreur ou locataire, ce qui permet une gestion pérenne pour reconquérir des espaces de biodiversité. 75 % des espèces menacées en Alsace se trouvent sur nos sites, notre intervention permet donc de les préserver. Et parfois, des oiseaux reviennent. On se retrouve aussi à gérer des terrains assez pauvres en biodiversité, comme un champ de maïs, où la nature reprend ses droits facilement et rapidement dès lors que les espaces sont protégés.

 • Quels autres sites souhaiteriez-vous protéger ?

On est en train de réfléchir à la préservation des forêts car elles souffrent du dérèglement climatique. On est gestionnaire de quatre réserves dont trois d’entre elles ne sont pratiquement que des forêts. Lorsqu’on les gère à notre manière, c’est-à-dire par une non-intervention, elles résistent mieux aux évolutions du climat. La nature a des ressources qui lui permettent de mieux encaisser les évolutions climatiques rapides. L’objectif est d’en faire un laboratoire pour voir comment ces forêts évoluent par rapport aux autres et, le cas échéant, en tirer des enseignements.

Laura Remoué et Nils Sabin

 

« La première médecine, c’est dans l’assiette ! » André Domenech, apiculteur amateur alsacien, participe pour la cinquième année consécutive à la foire européenne de Strasbourg. Pour cette 89e édition, les organisateurs veulent mettre à l’honneur les circuits courts et la production locale. Miel, lait, fruits, vins, légumes, confitures... Du côté de l’espace agricole, « tout est 100 % Alsace », se félicitent les représentants de la chambre d’agriculture qui gèrent ce coin d’exposition. Pourtant, sur les 330 exposants attendus, seuls 40 proposent des aliments produits dans la région. 

À quelques pas des 2000 m² réservés à l’agriculture locale, jambons italiens, saucissons espagnols et sirops canadiens ont la part belle. Certains visiteurs s’en réjouissent, comme Gilbert Argenton, retraité, qui vient chercher des produits étrangers « qu’on ne trouve nulle part ailleurs ». Pour d’autres, les exposants régionaux « ne sont pas assez mis en avant », à l’instar de Jeannoda, sachet de mirabelles alsaciennes à la main. Un sentiment partagé par quelques producteurs. Quand on lui demande si le salon lui donne de la visibilité, Patrick Loewert, artisan confiturier, esquive : « C’est mieux que de ne pas venir. »

Promouvoir une démarche locale

Si des badauds déambulent dans les allées des producteurs régionaux un peu par hasard, d’autres sont déjà convaincus. « Acheter près de chez soi, c’est le plus important, c’est même fondamental », affirme Julienne, qui attend son tour au stand des prunes. « L’idée, c’est d’encourager les producteurs, tout en mangeant des produits dont on connaît l’origine », explique la jeune femme. 

Les petits exposants espèrent malgré tout se faire connaître et gagner de fidèles clients parmi les 100 000 visiteurs attendus cette année. « Le salon nous permet de découvrir nos agriculteurs, explique Amandine, en visite avec son amie Floriana. Je n’aurai jamais pu savoir que ce miel [produit par André Domenech, NDLR], était fabriqué à seulement quelques kilomètres de chez moi, à Rosheim ! » s’étonne-t-elle.

L’apiculteur en est persuadé, « les clients viennent et reviennent à la foire grâce à l’espace agricole », qui promeut l’agriculture alsacienne. « Les gens y passent pratiquement tous, déambulent, viennent voir les animaux… » abonde Laurence Loeffer, du stand Bienvenue à la ferme Grand-Est, une association qui rassemble près de 200 agriculteurs de la région. Et cette année est « plutôt prometteuse » selon la vendeuse, qui a écoulé tous ses fruits ce matin. 

Éléonore Disdero et Sarah Dupont

Grace aux Jeux Paralympiques de Tokyo, les yeux du monde sont rivés sur le handisport. Faute de qualification, le basket en fauteuil français n’a pu profiter de cette mise en valeur.

Bolsonaro et les réseaux sociaux : une histoire de modération

07 septembre 2021

Bolsonaro et les réseaux sociaux : une histoire de modération

Le président brésilien vient de prendre un décret pour assouplir les règles d'encadrements de ces platerformes, qu'il accuse de censure.

Chez les hommes de la famille de Samir, les relations sont compliquées. Petit, il raconte être battu par son frère et son père. Adolescent, il menace ses proches de mort et est condamné à 18 mois de prison, dont quelques mois sous les écrous. Il n'a plus de droit d'approcher le domicile familial strasbourgeois. Il part pour Nancy, où il dort dans la rue ou dans des halls d'immeuble.

Les relations avec son frère sont particulièrement difficiles. « Entre mes 12 et mes 16 ans, notre relation s'est dégradée. Avant, on faisait des choses ensemble, on allait manger dehors … maintenant les liens sont brisés, il n'y a plus rien à faire. » Il ne lui parle presque plus. Leurs seules interactions sont violentes.

Il y a quelques mois, Samir décide tout de même de revenir chez sa famille. « Je n'avais nulle part où dormir. J'avais honte d'être à la rue à 21 ans. » Retourner auprès de ses parents et de son frère tenait du désastre assuré. Au début, pourtant, la cohabitation se déroule sans problème. Mais, dans la nuit du 4 au 5 septembre, il rentre fortement alcoolisé. Il s'énerve contre sa mère. Son grand frère, de 11 ans son aîné, serait intervenu, le frappant à coups de poings. Samir raconte sortir de chez lui, torse nu, « sans claquettes, sans rien », béquille à la main – il était blessé aux pieds.

Une voisine dit avoir vu le jeune homme tambouriner à la porte avec sa béquille, avant de tenir son frère au cou, frapper sa mère et proférer des menaces de mort à l'encontre de toute sa famille. « Et j'ai fait des pompes et un salto aussi. Vous vous rendez compte de ce que vous racontez monsieur ? » demande Samir au président, qui n'apprécie pas l'attaque : « Vous frisez l'outrage, là. »

La réinsertion plutôt que la prison

Ni le prévenu ni son avocat ne nient les faits. Mais Samir ne veut pas retourner derrière les barreaux : « J'en ai rien à foutre de la prison, mais ça aide pas à se réinsérer … Là, j'ai quelqu'un dans ma tête. Quelqu'un qui n'est pas de ma famille. » Il pense à sa petite amie. Enceinte d'un mois, ils pensent garder l'enfant. Samir veut trouver un travail et passer son permis de conduire, trouver une situation stable. « J'ai compris qu'il fallait faire un choix, soit rester adolescent dans sa tête, soit être responsable … » Le Strasbourgeois ajoute : « Ça faisait 2 ou 3 mois que j'étais à fond, j'avais ma formation pour la fibre optique, j'avais un CDI sûr. »

Tout le long de l'audience, il s'emporte, coupe la parole, insulte son frère. Quand il se calme, il trouve d'autres mots. Il veut « travailler sur lui ». Juste avant le délibéré, il demande une dernière fois « une main tendue » aux juges. « Je ferai les choses bien. La seule main que j'ai vue dans ma vie, c'est quand on m'a accordé ma semi-liberté », dit-il, en référence à sa dernière peine. « Je ne veux aucune vengeance. Promis. » Malgré la récidive, le tribunal l'entend : il est condamné à 4 mois de prison ferme, mais qui sera aménagée sous forme de semi-liberté. « C'est votre fameuse main tendue. Mais, peu importe comment, dormez ailleurs que chez votre famille. »

Emma Bougerol

Pages