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Six langues régionales sont enseignées à travers la France. ©DR

L’Alsacien en classe immersive est enseigné en Alsace et en Moselle. ©DR

À Mulhouse, Maya craint que le passe sanitaire anéantisse l'ensemble des démarches qu'elle a entreprises pour sa transition. Crédits réservés

Obligatoire depuis le mois d'août, le passe sanitaire ne va pas sans poser problème : plusieurs personnes trans ont notamment vu éditer leur attestation au nom de leur « deadname », leur prénom de naissance. Avec pour conséquence, au-delà du risque encouru, le sentiment de ne toujours pas être considérées.

Scola Corsa est le petit nouveau des écoles immersives. ©DR

La première école Diwan a été créée à Ploudalmézeau en 1977. ©DR

Catalan : « Il va falloir s’adapter aux demandes de l'Éducation nationale »

Sandrine Flores, professeure et directrice de l’école Arrels Cassanyes, Perpignan (Pyrénées-Orientales)

Il existe également des écoles immersives publiques, à ne pas confondre avec les écoles associatives privées, les Bressolas. Les Catalans sont les seuls à introduire le français en CE2 en parité horaire, un an avant pour les autres régions.

« On est très inquiets de ce qui peut advenir de notre fonctionnement. Désormais, on est rassurés pour l’année scolaire mais on reste sur le qui-vive, on sait qu’il y aura des discussions dans les années à venir. Notre futur est incertain. J’espère qu’un simple cadre sera appliqué au contraire de mesures encore plus restrictives. En tant qu’école publique, il va falloir s’adapter aux demandes futures de l'Éducation nationale. »

Hadrien Hubert

Transidentité, l'impensée du passe sanitaire

10 septembre 2021

Transidentité, l'impensée du passe sanitaire

Depuis l'instauration du dispositif, de nombreuses associations dénoncent les risques encourus par les personnes trans.

Occitan : « On a des pistes de réflexion législatives »

Cristèla Simonato, coordinatrice de la Confédération Calandreta, Montpellier (Hérault).

L’occitan est pratiqué dans 19 départements pour 65 écoles primaires, quatre collèges et un lycée.

« La proposition de loi était vivement soutenue de notre part. Qu’importe son résultat, on continue l’immersion : on a de très bons résultats en français et en occitan. Désormais, on doit trouver une solution pour pouvoir continuer nos écoles immersives mais la menace de l’anti-constitutionnel plane. A priori, le gouvernement n’a, à cet instant, pas envie de faire appliquer la décision. Nous devons continuer à maintenir la pression pour ne pas revenir 50 ans en arrière. Pour continuer le combat, on a des pistes de réflexion législatives comme la modification de l’article 2 de la Constitution ou l’établissement d’une nouvelle loi. Mais à quelques mois de l’élection présidentielle, ça me semble compliqué. L’enseignement paritaire français-langue régionale comme compromis ? Non, ça ne suffirait pas, on n’en ferait pas des locuteurs mais seulement des personnes qui maitriseraient quelques notions de la langue régionale. »

Alsacien : « C’est plus un problème idéologique que pédagogique »

Pascale Lux, vice-présidente d’ABCM Zweisprachigkeit, réseau d’écoles associatives bilingues, Schweighouse sur Moder (Bas-Rhin).

1 200 élèves dans douze écoles maternelles et élémentaires en Alsace et en Moselle. Ce qui correspond à l’Alsacien-Allemand dans le langage courant est en réalité l’Elsasserditsch. Les écoles immersives d’ABCM ont débuté en 2017.

« Pour une fois qu’une loi était passée à l’Assemblée, on n’a pas compris la marche arrière. La France est l’un des rares pays en Europe a ne pas avoir signé la charte des langues régionales. On ne sait pas de quoi la République a peur. On a prouvé que les enfants maitrisent tout aussi bien voire mieux la langue française par l’enseignement immersif que dans un établissement monolingue. C’est plus un problème idéologique que pédagogique. Par exemple, un enfant qui parle l’allemand, le français et l’alsacien n’aucune difficulté à apprendre l’anglais. Quel est le problème à apprendre plusieurs langues ? »

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