" C’est un quartier dans Koenigshoffen.
La transformation de la zone offre une nouvelle vitalité. C’est un nouveau quartier "
Salles de sport, supermarché, restaurants, crèches, le Parc des Forges est un espace de vie. Les salariés se restaurent sur place. Cependant, il est isolé de Koenigshoffen. " C’est un nouveau quartier, la transformation de la zone offre une nouvelle vitalité ", se réjouit Jacqui Burger, employé d’un magasin d’outils situé dans la zone économique depuis 38 ans. Proudreed a construit de nouveaux accès qui ne profite qu’aux sociétés basées au début du Parc des forges. Une rue a même été débaptisée ce qui a rendu la localisation de certaines entreprises difficile voire impossible sur GPS.
Aya Alkhiyari et Maxime Arnoult
Dans ce lieu singulier, la parole est rare. Peu de locataires acceptent de se confier sur leur parcours ou leur vision du quartier. La plupart ne le veulent pas, par crainte de perdre le peu qu’il leur reste. Certains ne le peuvent pas, bloqués par la barrière de la langue. Pour Movsar, résident d’origine tchétchène ayant obtenu l’asile politique, la peur de s’exprimer est criante. "Je ne veux pas avoir de problèmes", martèle-t-il avec insistance. Dans ce bâtiment, se côtoient des habitants originaires du monde entier : Maliens, Camerounais, Sénégalais, Algériens, Marocains, Erythréens, Afghans, Russes...
Chaque mercredi après midi, une dizaine d'enfants se rejoignent dans la salle d'haltérophilie de l'ASPTT. Au programme de leur entrainement : éducation posturale, et apprentissage des gestes de bases. Certains d'entre eux ont déjà des rêves de grandeur.
Longtemps restée inoccupée, la tour médiévale accueille depuis 2016 la maison du PNU. Le bâtiment sert également de repaire pour une dizaine de start-up tournées vers la vie de quartier, en accord avec la volonté de l’Eurométropole d’en faire un lieu d’échanges et de rencontres.
Pour cet enfant du Hohberg, il est impensable de vivre ailleurs. "J’aime la vie du quartier. Je suis né ici, j’ai grandi ici, je compte rester ici. Et quand j’aurai une copine, je resterai là, par rapport à ma famille. C’est comme ça que ça se passe ici."
Cette proximité au quotidien, Karim s’en souvient avec nostalgie. "C’était vraiment magnifique, par rapport aux repas de famille. Quand dans la pièce on est nombreux, on est obligés de cohabiter dans la bonne humeur." Le jeune homme retire les mains de ses poches pour remettre son bonnet en place. "Tu te rappelles la “Ciss’ron”, Jamel, comment c’était ?", lance-t-il en se tournant vers son ami.