“C’est un quartier qui se rajeunit avec des familles qui s’installent, des trentenaires, quadragénaires qui ont un ou deux enfants. Moi, je ne trouvais pas mon compte dans les choses qui étaient proposées dans le Vieux-Cronenbourg, constate Maxime Pénard, père de famille et primo-accédant. Le fait d’être propriétaire a nourri mon envie de m’intégrer davantage et d’essayer d’être acteur dans mon quartier.” L’aCROciation lui a offert un cadre. “Notre but, c’est de promouvoir l'échange et l'entraide, l'économie circulaire, solidaire et sociale, expose Benoît Pichon, président de l’association créée fin juin 2019. Permettre aux gens d’interagir entre eux, de se serrer les coudes, de mieux vivre. Le loisir, c'est en quelque sorte le ciment, ce qui va permettre aux gens de participer, de s’impliquer et de créer des choses dans le cadre de l'association.”
L’immeuble du 14 rue des Ormes appartenait au “Drotschkentkutscher” (conducteur de fiacres), Huck. Les voitures ont remplacé les chevaux au pied des habitations. © Le fonds Georges Lorentz © Lucas Jacque
Au 6 route d’Oberhausbergen se tenait le Café de la Maison Rouge, précédemment Wirtschaft zum Roten Haus. Aujourd’hui, on trouve à cette adresse le restaurant de cuisine orientale Le Najiba. © Le fonds Georges Lorentz © Lucas Jacque
Emmaüs dans l'expectactive
Sur les onze commerces qui exerçaient dans la rue Albert-Einstein, seulement trois ont réouvert dans de nouveaux locaux rue Paul-Langevin. Six ont cessé leur activité dans le quartier. Viaduq67 et Emmaüs sont toujours installés rue Albert-Einstein. Pour Philippe Wiart, gérant du magasin Emmaüs, "la situation est floue, on n'a aucune nouvelle de la mairie. D'un point de vue commercial, on aurait préféré rejoindre le nouveau bâtiment comme les autres". Autour de lui, les immeubles sont vides. "J'ai entendu dire que des associations devraient venir remplir les locaux laissés par les anciens commerces. Mais rien n'est sûr", soupire-t-il.
La pharmacie Marie Curie déménagera, quant à elle, dans la rue Paul-Langevin en décembre 2019. Situé place de Haldenbourg, son bâtiment est voué à la démolition pour laisser place à une supérette. Les travaux d'aménagement ainsi que les fermetures de commerces ont fait perdre beaucoup de clients à Nadira Nielsen, gérante de la pharmacie. Elle se réjouit cependant de disposer bientôt de nouveaux locaux : "Quand les travaux seront finis, je pense que ça sera top."
Quentin Griebel et Valentin Naturel
Toutes les anciennes maisons de la rue de La Rotonde ont disparu dans les années 1960, dont le n°5 qui n'était pas aligné. Après les travaux de démolition, achevés en 1972, d’autres maisons ont été reconstruites en respectant cette fois-ci le tracé de la rue. © Le fonds Georges Lorentz © Lucas Jacque
En juillet 1958, le projet des abattoirs de Cronenbourg est approuvé par le conseil municipal pour remplacer ceux de la rue de Molsheim, trop vétustes. Ils ouvrent le 4 novembre 1968 malgré quelques réticences dans le quartier. Dix ans de travaux et 47 millions de francs auront été nécessaires pour la construction du site. Les abattoirs sont considérés comme les plus importants de France et parmi les plus modernes d'Europe. Leur réputation dépasse le cadre national. Pierre Pflimlin, maire de Strasbourg, va jusqu'à comparer les à ceux de Chicago, référence mondiale dont s'inspire Cronenbourg.
Une tête de porc servie à l'inauguration
Le jour de l'inauguration officielle des abattoirs en 1969, un maître boucher-charcutier sert, sur un plateau, une tête de porc pour dénoncer les difficultés de fonctionnement de certains services. Les pannes récurrentes et la mauvaise conception des installations déprécient la valeur de la viande et rendent les abats invendables. La production chute dans les années 1980. En 1992, les normes hygiéniques des abattoirs sont durcies dans l'ensemble des pays de la Communauté économique européenne.