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Par : Clémentine Rigot

Philippe de Verduron est voyant, installé sur la place de Haguenau, à Strasbourg, où il exerce dans depuis une vingtaine d’années. Alice, elle, reçoit dans son cabinet de Koenigshoffen. Tous deux sont des professionnels des arts divinatoires et sont capables, à travers la lecture des astres, des cartes et surtout des flash qui leurs parviennent, d’aiguiller leurs clients sur leur passé, leur présent, et leur avenir.

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Voyant rime-t-il toujours avec charlatan ?

Voyants, astrologues, médium, tarologues… Ils seraient près de 100 000 à se déclarer d’une de ces professions en France. D’après l’Institut des arts divinatoires (Inad), deux tiers d’entre eux sont des charlatans. “De nombreuses plateformes dirigées par des affairistes spécialisés dans la voyance illusoire, comptent plus de 200 voyants, dont  les 3/4  sont des illuminés, des charlatans, de simples étudiants ou des commerciaux formés pour la circonstance. Des spécialistes qui ne sont en réalité que des experts aveugles et des voyants myopes, susceptibles d'être poursuivis pour usurpation de titre et escroquerie en bande organisée.” Alors comment reconnaitre les “vrai” professionnels, les experts du divinatoire, ce domaine intangible, irrationnel, et impossible à contrôler ? Philippe de Verduron et Alice Voyance s’accordent sur ce point: ce qui fait un “vrai” voyant, c’est tout d’abord l’expérience. Un  arnaqueur aurait du mal à subsister au même endroit pendant des années, sans donner ni résultats ni satisfaction à ses clients. A cela s’ajoute idéalement un cabinet, une société déclarée avec un endroit pour recevoir en face à face. S’ils pratiquent tous les deux la voyance par téléphone grâce à leur don de clairaudience, ils recommandent néanmoins de se rendre chez des professionnels qui ont pignon sur rue. Les sites trop clinquants, les premiers résultats de moteurs de recherche et la surabondance de publicités sont aussi à éviter.

L’Inad, qui s’occupe de recueillir les témoignages des clients lésés et qui peut, le cas échéant, soutenir les victimes qui souhaiteraient trainer ceux qui leur ont fait du tort devant les tribunaux, a édité une charte de déontologie du métier. Ethique, encadrement des tarifs, secret professionnel, refus de pratiquer la sorcellerie, interdiction de parler de la mort ou de la maladie avec ses clients: voici quelques exemples des grands commandements du voyant moderne. Mais, en tant qu’art spirituel, l’essence même de la voyance repose dans la croyance qu’on y place. Les voyants, astrologues et tarologues peuvent-ils réellement prédire l'avenir ? Est-il possible d’entrer en contact avec des personnes décédées? Un ciel astral dicte-il vraiment votre personnalité ? Et si en fait, ce n'était pas là l'important ? Car ce qui reste d’une séance, lorsqu’on quitte le cabinet d’un professionnel du divinatoire, ce sont les conseils, le lien particulier avec l’autre et l’écoute reçue. Ce sont des explications sur le passé et l’éclairage sur le présent, qui permettent aux clients, avant tout, de repartir avec des réponses à leurs questions.

Témoignage de clients

Pour la réalisation de ce podcast, je n’ai malheureusement pas pu interroger de clients. En séance, Philippe et Alice abordent tous deux des thèmes très personnels. Amour, richesse, travail, famille… Autants de domaines sur lesquels se concentrent les thérapeutes et psychanalystes, professionnels dont les patients auraient certainement refusé de témoigner. Au même titre, il est compréhensible que celles et ceux qui se rendent chez des voyants ne souhaitent pas que leur séance, aussi intense soit-elle, soit enregistrées.

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