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L'actu du mardi 11 mars en bref


13 mars 2025

Une minute de silence pour les victimes de la guerre en Ukraine, initiée par la militante ukrainienne Tata Kepler lors de la célébration pour la journée internationale des droits des femmes au Parlement européen de Strasbourg, mardi 11 mars. © Parlement européen

Des militantes d’Europe de l’est à l’honneur pour le 8 mars

Lors de la célébration de la journée de lutte pour les droits des femmes, des militantes biélorusses et ukrainiennes ont été invitées au Parlement européen. Une rencontre symbolique, dans un contexte de tensions exacerbées avec la Russie, et alors que la question de la défense européenne était au centre des débats.

Svetlana Tsikhanovskaïa, la principale opposante au régime autoritaire biélorusse de Loukachenko, a averti des risques que l’impérialisme russe fait courir à la démocratie et aux libertés des peuples en Europe. Elle en a également appelé à l’unité et à la lutte pour une Biélorussie et une Ukraine libres de l’influence de Poutine et de la tyrannie. « Cette journée n'est pas qu’une célébration mais aussi une lutte. Les femmes biélorusses ne reçoivent pas des fleurs mais des peines d’emprisonnement. »

Puis, des eurodéputés chargés des relations avec la Biélorussie, la Moldavie et l’Ukraine ont signé des cartes postales qui seront envoyées aux prisonniers biélorusses. « Un immense geste de solidarité », selon Svetlana Tsikhanovskaïa. Plus de 1200 détenus politiques sont à ce jour emprisonnés en Biélorussie.

Eva Lelièvre

L’horizon s’éclaire pour la recherche européenne

Le Parlement européen a adopté ce mardi la mise en œuvre du dixième programme-cadre de recherche Horizon Europe. Lancé en 2021, Horizon est le programme phare de l'Union européenne pour la recherche et l'innovation, avec un budget de 95,5 milliards d'euros jusqu'en 2027. Lors de cette session, les députés se sont opposés à la Commission européenne qui prévoit, dans le cadre de son budget 2025, de restreindre le financement du programme.

Les parlementaires appellent, au contraire, à renforcer les financements pour la recherche climatique, la santé publique et les technologies de pointe. Selon leur argument, favoriser l'innovation permettrait de renforcer la compétitivité européenne et en garantir la stabilité économique.

« Aujourd’hui, le Parlement et le Conseil des ministres ont envoyés ensemble un stop à la Commission, se félicite le rapporteur du texte du groupe de droite PPE Christian Ehler. Elle doit maintenant discuter avec le Parlement sans quoi elle risque un conflit avec les législateurs. »

Zoé Fraslin

Emmanuel Macron salue la mémoire des victimes du terrorisme face au Parlement

A quelques pas du Parlement européen s’est déroulée, ce mardi 11 mars, la 21e journée européenne en mémoire des victimes du terrorisme. Le président de la République, Emmanuel Macron, et la présidente du Parlement Européen, Roberta Metsola ont tenu des discours au pavillon Joséphine, au milieu du parc de l’Orangerie.

Le premier a retracé avec émotion l’attentat au couteau perpétré à Mulhouse le 22 février dernier. La seconde a conclu en promettant que « l’Europe sera à la hauteur » face aux menaces terroristes qui planent sur le continent.

Le choix de Strasbourg pour accueillir la cérémonie était chargé d’un symbole particulier. A quelques kilomètres de Mulhouse, encore meurtrie, la capitale européenne a elle-même été victime d’un attentat, en décembre 2018 sur le marché de Noël.

Titouan Catel--Darronat

Des eurodéputé.es inquiet.ètes sur la situation à Gaza

Les député.es européens sont toujours profondément préoccupés par la situation à Gaza. La journée du 11 mars s’est conclue par des prises de paroles sur le sujet. Le régime de Tel Aviv bloque de nouveau l’aide humanitaire depuis le 2 mars. L'eurodéputée du groupe de gauche radicale The Left, Rima Hassan, souligne l’urgence de l’accès à cette aide, « en plein mois de jeûne du ramadan, il est très important que les populations puissent se nourrir et reprendre des forces pendant le seul repas de la journée ». L’eurodéputée du groupe de gauche S&D, Hana Jalloul, dénonce l’utilisation de l’aide comme « outil de pression » par Israël dans les discussions qui ont lieu à Doha. Ces négociations portent sur l'avenir et la reconstruction de l'enclave, soutenue par la Ligue arabe et la Commission européenne. 

L’État hébreu a également coupé la seule ligne électrique de Gaza. Une attaque qui inquiète les parlementaires. Cette ligne alimente la seule usine de dessalement d’eau de l’enclave. Une décision grave qui touchera 600 000 Gazaouis. « Ces actes sont constitutifs d’un crime de guerre. Lorsque la Russie a commis des attaques similaires contre des infrastructures à destination de la population civile en Ukraine, Ursula von der Leyen dénonçait des crimes de guerre », déplore Rima Hassan, regrettant un « deux poids, deux mesures » de la part de la Commission.

William Jean

Vers des médicaments made in UE

La législation sur les médicaments critiques a été présentée ce mardi 11 mars aux eurodéputés par la Commission européenne. Elle vise à garantir, partout dans l’UE, l’approvisionnement et la disponibilité des médicaments dits essentiels, dont la liste a déjà été établie. Parmi eux, certains traitements pour le cancer ou l’antibiotique amoxicilline, souvent prescrits. 

Le souvenir du Covid-19 pousse l’Europe à revoir ses modalités d’approvisionnement, car, depuis, les pénuries sont fréquentes. Les États membres se fournissent en médicaments principalement hors d’Europe, en Asie surtout, et achètent massivement des génériques, favorisés car moins coûteux. La Commission appelle à considérer la sécurité d’approvisionnement comme un critère aussi crucial que le prix dans le domaine de la santé. 

L’enjeu principal est donc de réduire la dépendance de l’Europe à l’Asie et de ramener la production au plus proche des frontières, par de nouveaux partenariats avec des pays membres ou voisins et en favorisant l’innovation ; et par ce biais, de renforcer la compétitivité de l’UE. 

Pauline Braunstein

Un manque d’ambition climatique pour le Pacte pour une industrie propre

Les parlementaires ont débattu mardi du « pacte pour une industrie propre ». Il s’agit d’une série de mesures législatives proposées par la Commission européenne.

Contrairement à ce que son nom indique, un seul point porte sur l’écologie : la Commission souhaite créer une banque dédiée au financement de projets en faveur de la décarbonation, pour réduire l’empreinte carbone de l’industrie.

Le faible aspect environnemental du pacte réjouit les députés à droite et à l’extrême droite de l’hémicycle, qui y voient l’occasion de réduire les ambitions écologique de l’Europe. Matej Tonin, député du PPE a déclaré que ce pacte était une « réponse aux folies du Pacte vert, un pas vers une bonne version du texte ».

Le Pacte vert, adopté en 2022 sous la précédente mandature, fixe des objectifs climatiques afin de permettre à l’UE d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

Pauline Moyer

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