20 mai 2021
Dans un rapport adopté le 19 mai, le Parlement européen demande des règles plus claires pour encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les secteurs de l’éducation et de la culture.
« Il ne fait aucun doute que l’intelligence artificielle enrichit notre quotidien, mais nous avons besoin d'un cadre éthique clair pour l'utilisation de ces technologies », estime l’eurodéputée allemande Sabine Verheyen (PPE, centre-droit). Dans un rapport adopté mercredi 19 mai, le Parlement européen appelle à un meilleur encadrement de l'intelligence artificielle (IA) dans les secteurs de l’éducation, de la culture et de l'audiovisuel, considérés “à haut risque” par la Commission européenne.
Voitures autonomes, publicité personnalisée, sous-titrage automatique… Ces technologies simulant l’intelligence humaine font déjà partie de notre quotidien. Elles sont particulièrement présentes dans le domaine de la culture. Par exemple, les services de streaming musical utilisent des algorithmes pour proposer à leurs utilisateurs une playlist ajustée à leurs préférences. Ce faisant, ils peuvent également promouvoir un nombre limité d’artistes ou de langues, au détriment de la diversité culturelle et linguistique de l'Europe.
Des algorithmes transparents
En matière d’éducation aussi, l’IA est de plus en plus utilisée pour favoriser les apprentissages, par exemple avec des manuels scolaires digitaux, aux contenus personnalisés selon les difficultés que rencontrent les élèves. Mais ces usages nécessitent de collecter, analyser et diffuser des données personnelles, dont le traitement est souvent opaque. Selon Sabine Verheyen, il est « essentiel de garantir la sécurité et la transparence de l’utilisation de ces données, tout en préservant le respect de la vie privée ».
L’enjeu est alors d’avoir un meilleur contrôle sur la façon dont fonctionnent les algorithmes et sur les données qui les alimentent, afin d’assurer le respect des valeurs de l’Union européenne : inclusion, non-discrimination et diversité culturelle. Une position qui fait consensus au Parlement : « tous les groupes politiques, quelles que soient nos différences et nationalités, sont conscients de l'intérêt d'avoir un règlement sur des sujets aussi essentiels » estime l’eurodéputée slovène Irena Joveva (Renew, libéraux).
Les eurodéputés ont pointé d’autres risques à prévenir : généralisation de la reconnaissance faciale dans les lieux publics, propagation de fake news ou sélection automatique à l’entrée des universités. Dès le mois de juin, un groupe d’experts à la Commission européenne proposera des lignes directrices sur l’utilisation de l’IA en Europe, afin qu’un premier projet de règlement puisse être présenté à la fin de l’année.
Camille Lowagie