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Impuissance face à l’escalade de violence dans la bande de Gaza


20 mai 2021

Mardi 18 mai, les députés européens ont débattu de la stratégie de l’Union européenne face à l’escalade de violence entre Israël et la Palestine. Un débat qui, encore une fois, a montré la difficulté des européens à arrêter une position commune sur le sujet. 

« Qu’a fait l’Union européenne ? Une réunion d’urgence après huit jours de violences, après des centaines de morts. » L’eurodéputée espagnole Idoia Villanueva Ruiz (GUE/NGL, extrême-gauche) résume la frustration d’un certain nombre de parlementaires européens : celle de voir l’Union européenne divisée et incapable de se positionner clairement face à la nouvelle crise israélo-palestinienne. Mardi 18 mai, les eurodéputés ont débattu sur la stratégie européenne face à ces événements. 

Depuis une dizaine de jours, on assiste à un regain de tensions au Proche-Orient après des heurts entre des Palestiniens et la police israélienne à Jérusalem. La situation a rapidement dégénéré avec des tirs de roquette du Hamas et des bombardements israéliens sur la bande de Gaza. Plus de 230 personnes, dont 60 enfants, ont été tuées pendant ces affrontements, essentiellement du côté palestinien. 

Un débat sans enjeu

La communauté internationale, et notamment l’Union européenne, peine à mettre fin à l’escalade. Le 18 mai, Josep Borrell, le Haut-représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a organisé une réunion avec les ministres des Affaires étrangères des États membres pour tenter d’arrêter une position commune européenne. Le Parlement européen a tenu à apporter sa pierre à l'édifice comme l’a rappelé l’eurodéputé belge Hilde Vautmans (Renew, libéraux) : « Nous devons aider à trouver une solution car je pense que cette assemblée a son rôle à jouer. »

Cependant, le débat au Parlement a surtout donné à voir l’état des divisions entre les groupes politiques et à vite tourné à la recherche de responsabilités. Certes, une majorité de groupes s’est entendue pour critiquer la réponse disproportionnée d’Israël. L’eurodéputée suédoise Evin Incir (S&D, sociaux-démocrates) a ainsi dénoncé « une annexion au quotidien, une autorité occupante ». Une position partagée par les Verts/ALE (écologistes) et la GUE/NGL (extrême-gauche) très critiques à l’égard de la politique israélienne. Plus nuancés, les élus du PPE (centre-droit) et d'ECR (conservateurs) ont souligné le rôle du Hamas dans cette crise à l’instar de l’eurodéputé Michael Gahler (PPE, centre-droit) : « Si une organisation terroriste telle que le Hamas lance des roquettes contre Israël en sachant qu'elle détruira des civils et des bâtiments, Israël a le droit de répondre. »

Seul consensus : l’appel à un cessez-le-feu immédiat des deux parties. Une position reprise par les États membres qui ont plaidé par la voix de Josep Borrell pour « un arrêt immédiat de toutes les violences et la mise en œuvre d’un cessez-le-feu. » Une demande qui n’a pas fait fléchir Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien qui, au 20 mai, n’a toujours pas cessé les frappes sur la bande de Gaza.

Nils Sabin

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