15 mai 2020
Le Parlement européen a adopté, mercredi 13 mai, de nouvelles normes pour la réutilisation des eaux usées dans l'agriculture. L'objectif : faire face aux pénuries en limitant le gaspillage.
C'est une étape importante dans la lutte contre le gaspillage de l'eau qui a été franchie par le Parlement européen ce mercredi 13 mai. Les eurodéputés ont approuvé des normes de qualité qui doivent favoriser la réutilisation des eaux usées pour l'irrigation agricole. Les exploitants de stations d'épuration et de réseaux de distribution devront désormais être en mesure de fournir des eaux nettoyées aux agriculteurs qui le demandent. Pour garantir que ces eaux traitées ne risquent pas de polluer les sols, quatre échelons de qualité, de A à D, ont été définis en fonction de la nature des terres à irriguer : pour les cultures vivrières par exemple, le réseau de distribution devra livrer une eau soumise aux exigences maximales, de catégorie A.
Prévenir les pénuries
Le but de ces nouvelles règles est de limiter le stress hydrique, devenu alarmant selon l'entourage de l'eurodéputé socialiste Éric Andrieu : "Sans action, notre consommation d'eau augmentera de 16 % d'ici 2030. L'été passé, 18 % des territoires européens ont subi une pénurie, la situation est intenable." Selon la Commission européenne, 6,6 milliards de m³ d'eau traitée pourront désormais être réutilisés chaque année, contre seulement 1,7 milliard de m³ en l'absence de normes.
Des disparités régionales
Le règlement prévoit néanmoins des exemptions dans certaines régions européennes. "La réutilisation n'est pas pertinente pour de nombreux États membres, en raison de ressources en eaux naturelles suffisantes ou d'une agriculture limitée", explique Axel Singhofen, conseiller Santé et Environnement du groupe Les Verts. Les demandes d'exemptions devront cependant être justifiées par les États et soumises à l'approbation de la Commission européenne tous les six ans.
Lucas Jacque