Vous êtes ici

La Commission européenne plaide pour une réouverture coordonnée de Schengen


15 mai 2020

Le plan de sauvetage du secteur touristique européen présenté par la Commission le 13 mai invite les États membres à une réouverture progressive de leurs frontières. Une levée des contrôles qui, pour le Parlement européen, doit se faire de manière coordonnée. 

Réouvrir progressivement les frontières intérieures de l'espace Schengen. C’est l'une des principales recommandations de la feuille de route "Transport et tourisme" dévoilée à la presse par les commissaires européens Margrethe Vestager et Thierry Breton à l’occasion de l’ouverture de la session plénière du Parlement Européen, mercredi 13 mai. Essentiellement tourné vers la relance du secteur touristique, très touché par la crise du Coronavirus, ce plan invite les États membres à mettre en place une gestion "coordonnée" et "non discriminatoire" des frontières intérieures de l'espace Schengen. 

Ce que redoutent la Commission et les parlementaires européens, qui n’avaient pas pu prendre connaissance de ce plan en amont de la conférence de presse, ce sont les accords bilatéraux entre Etats qui participeraient à la création de "mini-zones Schengen". "C’est un vrai risque", estime l’eurodéputée espagnole Maite Pagazaurtundua (Renew Europe, libéraux). "Nous avons déjà vu des pays qui voulaient sélectionner leurs touristes par nationalité", s’inquiète celle pour qui le plan de la Commission semble "a priori cohérent."

Pas de calendrier

La réouverture des frontières, telle qu’envisagée par la Commission, pourrait s’échelonner en trois phases : d'abord un assouplissement des contrôles, puis une réouverture des frontières entre les États au profil épidémiologique comparable et, enfin, la fin de toutes les restrictions de circulation. Une proposition qui ne convainc pas l’eurodéputée française, Sylvie Guillaume (S&D, sociaux-démocrates) : "Il n’y a pas de calendrier, tout est laissé à l’appréciation des États. Ce n’est en rien un management de l’espace Schengen." 

Dans les faits, rien n’oblige les États membres à se conformer aux préconisations de la Commission, la gestion des frontières restant au final essentiellement une prérogative nationale.

Manon Lombart-Brunel

Imprimer la page